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Alger

Sept (07) conditions pour ne pas retourner au FMI horizon 2022

Il faut analyser la situation  socio –économique sans passion: ni sinistrose, ni autosatisfaction source de névrose collective. Dans ce cadre je recense sept conditions à remplir pour 2021, pour ne pas aller vers le FMI ce qu’aucun patriote ne souhaite

1.-Les tensions géostratégiques au niveau des frontières de l’Algérie  la chute des prix du pétrole et surtout du gaz naturel plus de 70% depuis 2010 procurant 33% des recettes de Sonatrach qui en plus connait  une baisse de la production en volume physique tant du pétrole que du gaz, ,  la baisse drastique des réserves de change  : 194,0 milliards de dollars  fin 2013 à 62 fin 2019  et à fin  2020, malgré toutes les restrictions à l’importation, selon la déclaration du président de la république en date du 01 mars 2021  entre 42/43 milliards de dollars  les prévisions de la loi de finances complémentaire étaient  de  44,2 milliards de dollars contre 51,6 prévus dans la loi initiale ,  ont suscité à l’extérieur des analyses prévoyant de sombres scénarios sur l’avenir de l’Algérie 2021/2023. Pourtant, en ce mois de mars  2021, l’Algérie n’est pas au bord de l’effondrement ayant  une dette extérieure relativement faible inférieure à 6 milliards de dollars. Mais il faut être réaliste et ne pas verser dans la démagogie. La situation pourrait prendre une autre dimension et s’aggraver sans un changement dans le système de gouvernance s’adaptant tant aux nouvelles mutations internes que mondiales. Comme  le PLF2021  prévoit  un déficit budgétaire record de plus de 21,75 milliards de dollars  contre  à la clôture 2020 de 18,60 milliards de dollars avec  un déficit global du trésor de 28,26 milliards de dollars, soit 17,6% du PIB.,  le solde des réserves de change   fin 2021  devrait s’’établir  à moins de 20 milliards de dollars  et le  FMI dans son rapport de janvier 2021, prévoit trois d’importation pour 2022.   En cas de baisse drastique des réserves de change à 10/12 milliards de dollars, qui tiennent la cotation du dinar algérien à plus de 70%, la banque d’Algérie sera contrainte de dévaluer le dinar officiel à environ 200/220 dinars un euro avec une envolée du cours sur le marché parallèle qui fluctue en fonction du taux d’inflation,  d’environ 300 dinars un euro minimum, surtout en cas d’ouverture des frontières..

2. Aussi, il y a  urgence d’un sursaut national où le niveau des réserves de change 2021/2022 dépendra  de sept (7) conditions,  fonction  d’une nouvelle gouvernance :

– premièrement, d’une nouvelle gouvernance ne devant pas  être utopique, où selon nos informations au niveau international  et national , la majorité des opérateurs voulant investir  dans des créneaux à valeur ajoutée durable,  attendent  le nouveau gouvernement promis pour le mois de juin 2021 après les élections,  d’un renouvellement du personnel politique et économique composé de réformateurs  et quoi qu’il fasse le gouvernement  actuel  ne pourra  pas attirer les investissements étrangers sérieux où son action reposera uniquement sur la dépense publique limitée .  Le taux de participation sera déterminant pour  la crédibilité des institutions, où l’on devra  éviter les pratiques néfastes du passé,  passant par la moralité des responsables qui dirigent la Cité.

-deuxièmement,    de  l’évolution du cours des hydrocarbures pendant encore longtemps, 98% des recettes en devises avec les dérivées et sur les 2 milliards de dollars d’exportation hors hydrocarbures en 2020, si l’on soustrait les dérivées d’hydrocarbures,  restant, selon nos calculs,   un montant largement inférieur à   1 milliard de dollars ;

-troisièmement, de l’évolution du taux de croissance du produit intérieur brut (PIB) qui a été en  2019, de 0,8%, en 2020 moins 6,5%, donc une croissance inférieure à la pression démographique et selon  la banque mondiale  dans son rapport du 21 janvier, pour 2021, +3,8%  et 2,1%  en 2022, Mais un taux de croissance positif rapporté à un taux de croissance négatif pour la période précédente donnant un taux de croissance  faible ;

-quatrièmement, du niveau des  importations de biens mais également des importations des services qui ont atteint  10/11 milliards de dollars/an entre 2010/2019,   ne pouvant pas tout restreindre, quitte à étouffer  tout l’appareil productif ( le taux d’intégration entreprises publiques  et privées ne dépassant pas  15%) et d’aller vers une implosion sociale avec un  taux de chômage ayant dépassé 15%. Car, outre  le dérapage  accéléré du dinar , pour combler artificiellement le déficit budgétaire, sans vision stratégique de la relance économique  pour atténuer le choc, passant de  112/116 dinars un dollar  en 2019, à plus de 132 dinars un dollar en 2020, nous avons assisté au blocage des importations de voitures,  une grande partie des pièces détachées, de certaines produits  et matières premières pourtant essentiel. La résultante a été  la hausse des prix   qui a oscillé entre 30/50%, plus pour certains autres produits,  devant revoir l’indice d’inflation, déphasé par rapport à la réalité,  qui n ‘a pas  été réactualisé depuis 2011. C’est comme dans un ménage, si on restreint l’alimentation on fait des économies mais au risque de maladies.

-cinquièmement, de la capacité d’attitrer l’investissement direct étranger en levant les contraintes bureaucratiques à la fois  des instituions centrales et locales , devant aller vers une réelle décentralisation autour de grands pôles économiques régionaux,  du système financier, de simples guichets administratifs,  de l’adaptation du système socio-éducatif à l’environnement et l’épineux problème du foncier : car, du fait des contraintes budgétaires et financières , où trouver pour les investissements du phosphate, de Gara Djebilet  et du port de Cherchell  plus de 20 milliards de dollars uniquement  pour ces trois projets

-sixièmement, une balance devises positive  hors hydrocarbures supposant des entreprises compétitives en termes de couts/qualité ; d’une meilleure gestion et de la lutte contre la corruption via les  surfacturations devant distinguer la partie dinars et la partie devises; de l’intégration  de la sphère informelle afin de limiter le déficit budgétaire. Car  l’efficacité  des   start tup,  étant des prestataires de services ont besoin  d’un tissu économique performent, sinon leur impact est presque nul, d’autre part, si un projet est mis en œuvre en 2021, pour les PMI/PME, leur   rentabilité ne se fera que dans deux à trois ans et pour les projets hautement capitalistiques  dans 6/ à 8 ans ;

septièmement, l’intégration de la sphère informelle produit de al bureaucratie et donc du manque de confiance  au moyen de mécanismes  économiques Or selon les dernières données de la banque  d’Algérie de février 2021, la circulation fiduciaire hors banques est de 12,93 %, soit  9.437,6 milliards de dinars à fin 2020  contre 6140,7 milliards de dinars en 2019,  34,73 % de la masse monétaire M2 à fin 2020 contre 32,94 % à fin 2019. Cela explique que toutes les  mesures tant des chèques que de l’obligation de déposer l’argent de la sphère informelle obligatoirement au niveau des banques algériennes qui sont actuellement de simples guichets administratifs, ignorant le fonctionnement de la société algérienne ont eu un impact très limité renvoyant toujours à la confiance. .(Voir étude du professeur Abderrahmane Mebtoul « Essence de la sphère informelle au Maghreb et comment l’intégrer à la sphère réelle » Institut Français des Relations Internationales – IFRI- (Paris- Bruxelles décembre 2013–60 pages) réactualisée dans le revue stratégie de l’Institut militaire de documentation et de prospective  Ministère de la défense nationale  octobre 2019).

En résumé, le rôle de l’intellectuel ou d’un  cadre  de l’Etat, non l’organique aux ordres,  n’est pas de faire des louanges en contrepartie d’une rente, mais de tolérer la différence des idées  et solutions  productives( personne n’a le monopole de la vérité et du patriotisme )  afin  de contribuer au redressement national par un langage de vérité. Car il ya urgence d’une vision  stratégique, existant de liens dialectiques entre sécurité et développement,  loin des replâtrages conjoncturels qui accèderont l’insécurité  et la crise à terme. En ces moments de grands bouleversements géostratégiques,  c’est par  une nouvelle gouvernance  et  un discours de vérité collant avec la réalité sociale, loin des bureaux climatisés de nos bureaucrates, que l’Algérie trouvera les solutions à la crise actuelle qui touche tous les  pays  avec l’impact de l’épidémie du coronavirus qui devrait modifier considérablement tant les politiques socio économiques que les relations internationales.. Pour cela,   l’Algérie, qui possède les potentialités de sortie de la crise, devra   s’adapter au nouveau monde, de rétablir  la confiance pour sécuriser son avenir, de s’éloigner des aléas de la mentalité rentière, de réhabiliter le travail et l’intelligence, de rassembler tous ses enfants et toutes les forces politiques, économiques et sociales, évitant la division sur des sujets secondaires. Il y va de la sécurité nationale.

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