Une récente étude a estimé la valeur de l’argent que le Trésor public pourrait récupérer sur les biens mobiles et immobiliers, les comptes bancaires et les appartements, usines, villas et autres propriétés des hommes d’affaires et anciens fonctionnaires de l’Etat poursuivis, jugés et condamnés dans des affaires de corruption, à 50 mille milliards de centimes.
L’Etat compte bien récupérer ce qui est aujourd’hui « récupérable » et à portée de la main de la Justice. En ce sens, il faut s’attendre à ce que les autorités se saisissent des biens indus, des saisis et des mesures conservatoires concernant les biens mobiliers et immobiliers, les manufactures, les usines et les actifs des comptes bancaires déjà mis en cause.
L’inventaire des biens en cours de réalisation étant déjà lancé, les saisis de bien indus, ainsi que les mesures conservatoires initiées pourraient récupérer quelque 50 000 milliards de centimes des mains d’anciens ministres, hauts cadres de l’Etat et hommes d’affaires qui se sont enrichis de manière tout à fait illégale entre 2010 et 2019.
Dans ce sillage, les services compétents de la police judiciaires de la gendarmerie nationale ont commencé à inventorier et à comptabiliser les biens, l’argent et les biens immobiliers, dont les propriétaires ont été impliqués dans des affaires liées à la corruption. Ainsi, d’anciens hauts fonctionnaires, ministres et hommes d’affaires, condamnés par des jugements définitifs, sont prioritairement concernés.
Parmi les noms qui ont été cités, nos sources soulignent ceux des deux anciens Premiers ministres, Ahmed Ouyahia, Abdelmalek Sellal, Mohamed Bairi, Hassan Larbaoui, Ahmed Mazouz, Mahieddine Tahkout, Mourad Oulmi, Ali Haddad, etc. Au total, plus d’une cinquantaine de grosses boites qui dorment sur des fortunes colossales mal acquises. La liste comprend aussi la famille de l’ancien Directeur général de la sureté nationale, le général Abdelghani Hamel, ainsi qu’à d’autres accusés « de marque », en prévision de la mise en œuvre des arrêts de confiscation à titre de mesure conservatoire et préventif.
Quant à la récupération des biens à l’étranger, et représentant le plus gros de l’argent détournée, les difficultés procédurales, le peu d’empressement de se dégarnir d’un pactole bancaire bien gardé, les sociétés off-shore des paradis fiscaux, etc. vont prendre tout leur temps, parfois entre trois et six ans, pour se prononcer ; et souvent ils le font par la négative.