Aramil? (veuves), premier spectacle en compétition au 14e Festival national du théâtre professionnel (Fntp), a été présenté vendredi à Alger, devant un public nombreux, astreint au strict respect des mesures de prévention sanitaire contre la propagation de la pandémie de la Covid-19.
Mise en scène et adaptée par Chahinez Neghouèche de L’école des veuves de Jean Cocteau, la pièce, inscrite dans le registre du théâtre classique, traite de la condition de la femme, dans une conception dramatique aux contours comiques. L’histoire se déroule dans un cimetière où Assia, veuve sans enfants, interprété par Mouni Boualem, accompagnée par sa servante Ahlem, campé par Nedjla Tarli, vient se recueillir sur la tombe de Nadjib, son mari, autoritaire et par ailleurs, professeur d’université de son vivant, connu pour son infidélité. Au moment où Assia évoquait sa vie conjugale difficile marquée de mésententes et de déboires avec son défunt mari, sa servante, personnage comique, la consolait et atténuait sa douleur, jusqu’à l’entrée en scène de Yasmine, une étudiante devenue secrétaire, puis maitresse du défunt, rôle joué par Yasmine Abbassi. Les événements s’emballent entre les trois femmes, toutes de noir vêtues, et finissent par contraindre Assia, a se débarrasser de ses accoutrements de deuil, se faire belle et déterrer son mari pour en découdre avec lui, dans un tableau hautement symbolique, où le retour à la vie prend le dessus sur le chagrin et la mort. Très applaudies par le public, les trois comédiennes ont brillamment occupé tous les espaces de la scène et réussi à porter la densité du texte. La scénographie, également œuvre de la metteure en scène, a consisté en la
projection d’une photo d’un cimetière qui se prolonge sur la scène avec
quelques pierres tombales déposées aux extrémités de l’espace de jeu et un arbre aux branches vivantes et bien éparpillées, symbolisant l’espoir et la force de revenir à la vie. L’éclairage, aux atmosphères solennelles du lieu de deuil et de recueillement et la bande son, signée Ammar Hessis et Abdelhamid Leitim ont été d’un apport concluant au spectacl
e, appuyant les différentes scènes par des ambiances lumineuses feutrées et des musiques adéquates aux charges émotionnelles des personnages dans différents tableaux. La pièce de théâtre Aramil (veuves) est produite par le Théâtre régional Mohamed-Tahar-Fergani de Constantine.