Des journalistes ont été pris à partie par des manifestants lors du 108e vendredi du Hirak. Cet acte condamnable à plus d’un titre renseigne sur la volonté des nouveaux potentats de la pensée unique de faire du journaliste leur souffre douleur. Insulté, calomnié, montré du doigt, par ceux-là même qui se placent en fervents défenseurs de « l’état civil », de la liberté d’opinion et de la presse, le journaliste se trouve livré à toutes sortes d’agressions et de stigmatisations.
Qu’il soit celui qui a contribué activement aux luttes démocratiques et qui a accompagné tous les combats justes en payant chèrement de sa personne ses engagements, comme ce fut le cas lors de la décennie noire, le journaliste pour certains n’est « sympathique » que s’il sert de caisse de résonnance à leurs discours et à leur lubies.
Qu’on se le tient pour dit, le rôle du journaliste n’est pas de servir de porte-parole pour quelque partie que soit mais de transmettre des informations sur tous les sujets avec honnêteté et intégrité professionnelle. Et ce rôle d’informer, il doit l’exercer en toute liberté mais avec responsabilité pour contribuer au bien de sa société.
Ce que n’admettent pas les nouveaux potentats de la pensée unique. Pour eux, un journaliste qui ne part pas en croisade contre l’état et le gouvernement n’est pas un journaliste. Pour eux, le journaliste doit user constamment de sa plume pour s’attaquer aux « responsables » même en usant de mensonges ! Pour eux, le journaliste est celui qui répète à longueur de colonnes leurs « refrains » et encense la nouvelle pensée unique qu’ils veulent imposer en exploitant à outrance le hirak.
Ces « gens » qui pourfendent le pouvoir à longueur de journée sur les réseaux sociaux, et dans les manifestations en lui reprochant, entre autres, le musellement de la presse et le manque d’ouverture du champ médiatique ; que font-ils actuellement sinon le musellement de toute voix qui ne s’accordent pas avec leurs litanies, même lorsque certaines de ces litanies sont concoctées dans de sombres laboratoires qui veulent faire de l’Algérie une arène de violence et de désordre.
Les dérapages incessants contre le journaliste et la presse quels que soient leur auteurs sous n’importe quel argument, doivent cesser. Ni le terrorisme, ni les couloirs des commissariats ni la prison n’ont pu faire taire le journaliste, ce n’est pas des agités et des recyclés de la pensée unique qui vont le faire aujourd’hui !