Les mesures d’urgence arrêtées par les pouvoirs publics pour faire face à la crise économique et le manque de liquidité n’ont pas atteints les objectifs escomptés depuis leur mise en œuvre depuis un an.
C’est ce qui ressort des conclusions du dernier rapport de la Banque d’Algérie, diffusé courant la semaine écoulée, lequel pointe du doigt l’atermoiement de certaines banques de la place quant à la mise en application des mesures monétaires et prudentielles décidées par le gouvernement en vue de réduire l’impact du choc pandémique sur les entreprises et par-delà relancer l’économie nationale en berne depuis plus de deux années consécutives.
Ces mesures en question, mises à contribution durant l’année 2020 étaient sensées aider les banques à libérer la liquidité et faciliter l’accès au crédit pour les entreprises à fin de renforcer leur résilience sensiblement fragilisées sous les effets de la crise sanitaire.
Selon les données communiquées par la BA, les crédits à l’économie ont affiché une régression passant de 8,84% en 2019 à 3,05% en 2020, des données qui indiquent que l’approche excessivement prudentielle adoptée par les banques de la place continue d’empêcher le redémarrage ciblé au moyen des mesures monétaires décidées par la Banque centrale dès le mois de mars de l’exercice de l’année 2020.
Concrètement, l’impact des mesures monétaires entrées en vigueur depuis le mois de mars 2020 visant, principalement,la baisse du taux des réserves obligatoires et l’augmentation des seuils de refinancement des titres publics négociables, n’a pas eu d’effet sur la liquidité, laquelle est passée de 1 100,8 milliards de dinars à fin 2019 à 632,3 milliards de dinars à fin 2020.
Une augmentation qui reste très faible puisqu’aucune incidence palpable en terme d’amélioration des ressources et de la résilience des banques. En effet ; les crédits à l’économie n’ont évolué que de 3,05% en 2020 contre 8,84% en 2019.
La Banque Centrale soucieuse de ne pas s’aventurer dans les raccourcis glissants d’une politique monétaire à bout de souffle, a lancé unsérieux rappelle à l’ordre et met ainsi en garde les banques n’ayant pas respecté sur le terrain les mesures arrêtées par les pouvoirs publics. Désormais, les banques de la place sont sommées aider à libérer la liquidité et d’actionner un plan d’accompagnement des débiteurs dans le cadre d’un plan anti-Covid au bénéfice des entreprises. Un plan d’accompagnement qui implique le report du paiement des tranches de crédit arrivant à échéance, le rééchelonnement des créances de la clientèle ayant été impactée par la conjoncture sanitaire et la facilitation d’accès au crédit.