La situation économique de notre pays devient inquiétante ; certes, pas plus que celle des autres pays dont les économies ont fortement été fragilisées par les effets de la crise sanitaire, toutefois, force est de constater que la crise politique qui perdure et qu’aggrave sensiblement l’ébullition du front social sous tendue par le Hirak risque à court termes de placer le pays face au mur.
Réussir le défi des prochaines élections législatives prévues pour le 12 juin de cette année lesquelles sont de nature à renforcer la stabilité et à rétablir la confiance des investisseurs nationaux et étrangers devient crucial.
En effet, les revenus fiscaux ont baissé de 21% en 2020 par rapport à 2019 et les recettes d’exportations de 51% en 2020. Quant aux réserves de change évaluées à 62 Mds USD fin 2019, celles-ci ont chuté à 24 Mds USD fin 2020.
Les experts estiment à 157 USD le prix du baril nécessaire pour équilibrer les comptes budgétairestout en prévoyant un prix moyen du baril à 38 USD en 2021 et qu’en conséquence, les réserves de changes achèveraient de s’épuiser entre 2021 et 2022.
Parallèlement, et face à la trop forte baisse des investissements publics constatée depuis plus de deux années, il y a un véritable risque d’amplification de la récession rendant plus qu’urgent l’amorce d’une politique macro-économique contracyclique ; axée sur des mesures de relance plutôt que de stabilisation, à travers la mise en place d’une stratégie de financement intelligente visant les secteurs les plus productifs et à externalités positives
Désormais, l’Algérie se trouve confrontée à augmenter significativement les recettes de la fiscalité ordinaire à au moins à 8% du PIB hors hydrocarbures. Il est en effet important de réduire la dépendance du budget de l’Etat envers la fiscalité pétrolière et revenir à un équilibre sain qui consiste à couvrir le budget de fonctionnement par la fiscalité ordinaire comme ce fut le cas il y a quelques décennies.
Irrévocablement, la réforme fiscale devrait s’articuler autour de l’élargissement de l’assiette fiscale à travers des incitations en abaissant les taux de certains impôts par le renforcement des capacités de recouvrement par l’augmentation des ressources humaines en décentralisé et surtout l’introduction de nouvelles taxes qui touchent les couches les plus aisées comme les taxes sur les grandes fortunes
Il est clair que le rapport état-population implique pour se renforcer, une relation de confiance, d’engagement citoyen afin d’aboutir à cette état salutaire qui seule sauvera le pays de choir dans le chaos.