Sevrés de politique depuis deux années, les partis s’agitent. Les élections législatives tombent à pic, en réalité. Pour les pour, les plus nombreux, comme pour les contre. Le FLN et le RND avancent, mais sans savoir réellement de quoi demain sera fait. Ni Bouteflika, ni Ouyahia ni Sellal ne sont là pour leur donner le coup de fouet salutaire.
Le PT et le RCD boycottent, l’ANR, El Islah, El Bina, et TAJ annoncent leur participation, et le MSP prend son temps, mais il rejoindra le camp des islamistes, qui estiment que le « match est jouable », à leur bénéfice évidemment.
Si la dissolution de l’APN, l’adoption du système de la liste ouverte, et la suppression du principe de 4% de participation aux élections précédentes comme condition, sont unanimement salués comme des indices de bonne volonté et de « jeu ouvert », des points d’interrogation se posent toutefois à longueur de lignes.
Le plus important est que la classe politique ne doit pas donner l’image du crique de 2019, qui a mené au « hirak » et à la chute de la « Planète Bouteflika ». Les deux années, longues, stressantes et à découper au cutter, tant la tension était électrique, doivent impérativement aboutir sur un nouveau remodelage de l’échiquier politique. Sinon, on aura l’impression d’avoir fait du sur place, dans une sorte de tragi-comique « on oublie tout et on s’embrasse » politique de mauvaise facture.
Toutes les mesures prises, tous les actes faits, l’ont été dans une certaine mesure pour amener à ce changement. Un changement voulu, souhaité, applaudi par le peuple. Alors que ceux qui s’accroche aux pratiques, aux privilèges du passé, cesse d’empoisonner le climat politique par un sournois jeu de sous-sol dégoulinant d’anachronismes des survivances de l’ancien système.