Fustigée par quelques prédicateurs salafistes qui ne la jugent pas tout à fait conforme aux préceptes de la Charia, la finance islamique lancée en Algérie en mars 2020 a fait, néanmoins, des progrès significatifs qui lui ouvrent de grandes perspectives.
Même s’il est trop tôt pour faire le bilan de ce nouveau système bancaire qui bannit l’usure et la spéculation et interdit le prêt à intérêt, il ressort de la journée parlementaire organisée par le Conseil de la nation sur cette question, que la finance islamique en Algérie est partie de bon pied et qu’elle est promise à un avenir florissant.
En l’espace d’une année, 130 guichets dédiés aux produits de cette finance ont été ouverts à travers le territoire national en proposant diverses prestations aux clients et l’on s’attend à ce que ce chiffre triple d’ici la fin de cette année.
C’est dire, la réelle demande des citoyens pour ce genre de finance. Assisté par le Haut conseil islamique (HCI) qui, à travers « l’Autorité charaïque nationale de la fatwa » pour l’industrie de la finance islamique qu’il a mise en place, délivre la certification de conformité aux banques et aux établissements financiers leur permettant la domiciliation des produits islamiques, ce système ambitionne de développer l’inclusion financière et de contenir les fonds de l’informel évalués actuellement à plus de 6000 milliards de dinars et de les introduire dans les circuit officiels.
Ce qui, il faut en convenir n’est pas chose aisée, mais à voir les centaines de comptes ouverts par les citoyens dans les différentes banques publiques dans ce cadre, on ne peut qu’affirmer que ce système peut constituer, pour de nombreux citoyens réticents avec les banques classiques, une véritable alternative.
« L’objectif de la finance islamique est d’aller vers une économie aux ressources multiples avec comme principal attrait la conformité aux principes de la Chariâa » a déclaré le ministre des finances, Aymen Benabderrahamane et ce n’est un secret pour personne que de nombreux citoyens algériens sont séduits et ne font confiance qu’à ce genre de finance.
Depuis 1960, date où la première banque moderne a été créée en Egypte, la finance islamique ne cesse de s’imposer de plus en plus dans de nombreux pays. Ses actifs à travers le monde pourraient dépasser 3500 milliards de dollars cette année. Ce qui renseigne amplement sur la bonne santé de cette finance.
Zahir Mehdaoui