Le ministre des Affaires étrangères, Sabri Boukadoum, a soutenu jeudi que l’application « scrupuleuse » de l’accord de paix et de réconciliation au Mali, issu du processus d’Alger, était « nécessaire » pour le rétablissement de la paix dans ce pays voisin.
« Dans moins d’une année il y aura des élections présidentielles. Cela permettra, nous l’espérons, de réconcilier les Maliens, de rétablir les institutions et nous croyons fermement avec les autorités maliennes, la médiation internationale et les pays de la région que l’application scrupuleuse de l’accord est nécessaire », a déclaré le ministre dans un entretien à la Radio Algérie internationale (RAI) à l’occasion du quatorzième anniversaire de sa création.
Boukadoum, a noté que « l’immigration illégale, les problèmes sécuritaires et les différents trafics, ne sont pas nécessairement originaires du Mali », expliquant que « la crise libyenne a compliqué la situation » dans ce pays depuis 2011.
S’y ajoute, l’absence d’organisation étatique, qui, selon le ministre, a » créé un champ libre devant les différents groupes terroristes ».
Boukadoum a rappelé, à ce titre, que l’Algérie était » totalement engagée dans le processus de paix au Mali », un engagement déjà couronné en 2015 par la signature, à Bamako, de l’accord de paix, issu du processus d’Alger.
L’action algérienne depuis l’arrivée du président de la République, Abdelmadjid Tebboune, « était de mettre l’accent sur la réconciliation entre les frères Maliens », a-t-il souligné, relevant que l’engagement de l’Algérie est illustré récemment par » la réunion de Kidal, une première depuis 6 ans, et à l’occasion de laquelle les autorités de Bamako se sont rendues dans la ville ».
Par ailleurs, M. Boukadoum a souligné que « l’Algérie est engagée à accompagner la transition en cours au Mali avec l’objectif de régler le problème constitutionnel ».
S’agissant de la situation en Libye, le chef de la diplomatie algérienne, a affirmé que » l’Algérie continuait de travailler quotidiennement avec tous les partenaires libyens ». « Nous sommes heureux que depuis 4 à 5 mois, il n’y a pas eu de violences, mais la tension reste très élevée », a-t-il mis en garde.
L' »Algérie a résolument inscrit ses efforts dans ceux des Nations unies que nous appuyons fortement, et cela nous n’empêche pas d’agir directement avec nos frères libyens à leur demande », a-t-relevé.
« Nous sommes particulièrement heureux et satisfaits de la formation d’un nouveau gouvernement unifié. Le Président Tebboune a dit depuis son arrivée, que le règlement de la crise libyenne, doit passer par le règlement de la question de la légitimité du pouvoir par des élections directes du chef de l’Etat. C’est ce qui a été dit aux Nations unies, à la conférence de Berlin, au Conseil de sécurité et tous les efforts qui ont été déployés à ce jour vont dans ce sens ».
« C’est notre vœu le plus ardent que ces élections se tiennent le 24 décembre de cette année. La première étape vers le retour à la stabilité constitutionnelle et la paix en Libye », a-t-il plaidé.