Le ministre du Commerce a bien cherché à les mettre au pas ; mal lui en a pris. Les spéculateurs ont plus d’un tour dans leur sac. Rompus aux tortueux cheminements des aliments de base depuis la manufacture jusqu’au détaillant, ils savent mieux que personne « intercepter » la marchandise là où on pense le moins. En fait, la mafia des prix du marché défend bien sa cause. Les prix ont flambé et touché pratiquement tous les produits, créant des tensions dangereuses au sein de la population la plus fragilisée.
Partie du sachet de lait, introuvable au sein d’une société attachée à cet aliment de base subventionné, la pénurie a touché plusieurs autres aliments, à la veille du ramadan 2021. Depuis plusieurs jours, l’huile de table est pratiquement introuvable dans beaucoup de commerces, et il faut se lever tôt, ou avoir du « piston » pour s’en approvisionner. Brusque et curieux retour aux années 1980.
Pire que les pénuries, les prix ont flambé d’un coup. Beaucoup de produits sont aujourd’hui hors de prix. Et cela valait bien un Conseil de ministres, qui devait hier, entre autres sujets (pensions militaires et des décrets présidentiels fixant la création et l’organisation du Conseil supérieur de la jeunesse, l’Observatoire National de la société civile et l’organisation et le fonctionnement de la Grande Mosquée d’Alger), trouver la parade à la veille du ramadan.