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Alger

Pauvres livres, pauvres de nous

Clap de fin pour le Salon du livre d’Alger 2021. Qu’en en retiendra-t-on ? Faible affluence du public, indifférence, baisse des ventes, rabougrissement des chiffres de vente des Maisons d’édition, etc. Aucun élément d’optimisme à coucher sur papier. 

Est-ce lié à la crise sanitaire et son corolaire la crise économique qui ont tétanisé la population ? La laissant juste concentrée sur ses besoins vitaux, le tube digestif principalement ? Est-ce une récession culturelle que nous vivons sans la voir ? OU peut-être tout cela à la fois ?

Pauvres livres, jadis chantés, encensés et glorifiés par Al Jahiz, Ibn Qutaiba, Ibn Miskaweyh et Ibn Abd Rabou. Pauvres livres, laissés au froid des rayons, échappant à la chaleur des mains amies. Pauvres livres, mis hors de prix ou mis hors de l’aire de concentration du commun des Algériens…

Pauvres livres ? Non ! Pauvres de nous plutôt…Et pauvre génération, sevrés de livres, biberonnée au digital, « zombifiée » par les smartphones et les téléphones intelligents, aspirée par l’image et la vidéo.

Pourtant, depuis l’aube de l’Humanité, ce furent les livres qui ont éduqué des générations de femmes et d’hommes, élevé les civilisations, construit les villes, rapproché les humains et fait en sorte que la vie fut plus simple en compagnie des livres. Le style d’écriture, les envolées lyriques, les tournures stylistiques et les figures de rhétorique, nous les appris dans les livre, tous les livres : Al Moutanabbi, Jalaleddine Rumi, Aristote, Suyuti, Shakespeare, Ibn Hazm, Nerval, Gautier, Pouchkine, Poe, Gide, Kundera et Marquez.

De quoi sera fait le monde de demain, sans livres, avec une hyperhégémonie du tout-digital ? On n’ose même pas y penser…

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