L’accès au logement, qui est pourtant un droit, rappelle en Algérie les travaux d’Hercule. Si toutes les péripéties, les patiences et les misères vécues par les postulants nous seront contées, on tomberait sûrement des nues et dans les vapes. Un quart de siècles de calvaire multiforme pour certains d’entre-deux et ça continue.
L’exemple des centaines de souscripteurs au programme AADL 1 (2001-2002) qui attendent encore la livraison de leurs logements est, à ce sujet, très édifiant. Comme l’Algérie des défis, l’Algérie combattante qui, avec des moyens de guerre dérisoires, a réussi en l’espace de 7 ans à se libérer d’une féroce puissance coloniale, est-elle arrivée là ? Comment un pays plein de promesses, social et populaire, qui a arraché son indépendance en 7 ans de guerre n’arrive toujours pas à offrir un logement décent à ses citoyens ?
Les ravages et les injustices causés par la issaba, sont tels qu’accéder à son logement même en payant à temps son apport financier, ce n’est pas du tout évident. Mauvaise planification, lenteurs bureaucratiques, retards dans le lancement des chantiers, travaux avançant à pas d’escargot, travail de piètre qualité, corruption, absence de sanctions judiciaires pour les contrevenants…autant de plaies qui font, que chacun, du haut responsable, au petit bureaucrate local en passant par l’entrepreneur, ne fait qu’à sa tête et ne rend compte à personne.
Comment attendre avec un tel désordre, l’aboutissement des programmes mis en place et leur livraison dans les temps ! Ce n’est pas étonnant de se retrouver avec une telle gestion avec des chantiers interminables qui mettent à nue la gabegie, l’inconscience et l’incompétence des responsables.
Est-il acceptable aux yeux de la loi de laisser un demandeur de logement attendre plus de vingt années pour répondre à sa demande ? Les parties en charge de la réalisation des projets ne doivent-elles pas répondre de leurs actes en cas de non respect des cahiers des charges ? Curieusement personne n’est inquiété ! Que des citoyens restent sans toit durant de longues années en raison de l’incompétence des responsables, personne ne s’émeuve ! Que des chantiers trainent et accusent des retards qui se comptent en décennies, personne ne rend des comptes ! Il urge d’en finir avec une telle gestion qui a fait trop de mal au pays. Plus jamais ça ! Laisser un postulant au logement subir des souffrances durant de longues années doit dorénavant être puni par la loi. Il y va de la crédibilité de l’Etat.
