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Disqualification de la nomenklatura et reconfiguration de l’échiquier politique: Le « hirak » en pôle position

Les législatives du 12 juin constituent-elles, oui ou non, une chance pour un autre grand changement ? Concrètement, et si tous les acteurs de l’échiquier politique national s’y mettent, c’est oui. 

Le président de la République lui-même craint une reconduction de la nomenklatura aux avant-postes de responsabilité. Et quels que soient aussi les appréciations que l’on peut avoir sur la « grande lessive » qui s’est opérée, il y a un point sur lequel on ne peut pas être en désaccord : les changements survenus sont annonciateurs d’un changement imminent dans la vie politique des Algériens. Tous ceux qui ont été éclaboussés par les scandales judiciaires, et même tous ceux qui ont été épargnés par la justice, à ce jour, ne seront certainement plus de la partie à la prochaine rentrée sociale pour les raisons que l’on connait. De ce fait, une nouvelle société politique, plus jeune, plus entreprenante, plus proche des classes populaires connait déjà les douleurs de l’enfantement. Sous nos yeux, se déroule la nouvelle carte de l’Algérie de demain. 

La disparition des leaders politiques qui étaient les chefs de partis les plus présents sur la scène politiques depuis au moins dix ans, est le prodrome annonciateur de cette mutation. Avant que la Justice ne les rattrape, ils ont été déjà exclus de la vie du peuple. Le hirak a affiché dès le 22 février ses préférences ; mais aussi – et surtout, serions-nous tentés de dire – ses rejets. Dans le chapitre de ses rejets, toute la nomenklatura, tous les visages connus et qui ont trempé dans le pouvoir depuis une vingtaine d’années. 

Les deux grandes formations politiques, le FLN et le RND, majoritaire au Sénat, majoritaire à l’Assemblée nationale dissoute, faiseurs de présidents et de la vie politique nationale, ont lamentablement périclité ; éclaboussés aussi tous les anciens partis dits du « soutien », le Mpa et Taj, qui prennent de l’eau de toutes parts. 

Aujourd’hui, la configuration de la carte politique traditionnelle est en train de voler en éclats. Même les islamistes ne constituent plus un bloc monolithique pesant et crédible ; on les vus, les leaders islamistes, se déchirer à belles dents depuis deux années. Depuis le 22 février, le hirak a jugé sévèrement les partis politiques et les a éloignés de sa sphère d’influence. Ses références ne se situent plus dans les partis, encore moins parmi les présidents de partis. Le hirak a jugé sévèrement les politiciens, tous les politiciens, en estimant qu’ils ont tous, coalition comme opposition, fait le lit du système Bouteflika. 

A ce « hirak » aujourd’hui de se saisir des opportunités qui se présente pour imposer un changement de l’intérieur. Vues sous cet angle-là, oui, les législatives du 12 juin peuvent constituer une chance singulière pour lui…

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