D’un petit hameau kabyle de la côte-est de Béjaïa à la Louisiane(USA) en passant par de grandes villes européennes, tel est le périple aller-retour de Mohand, un jeune berger kabyle des années quarante, que raconte le dernier roman de Abdelkader Gouchene « L’Appel des sirènes » , sorti dernièrement aux éditions Aframed.
Basé sur des faits réels, ce roman relate une histoire quasi commune à tous les jeunes Kabyles de l’époque. Face à la famine, aux maladies dévastatrices, aux violences familiales et aux exactions coloniales qui étaient prégnantes dans ces années-là, il ne restait à la jeunesse qu’une seule issue pour y échapper : partir sous d’autres cieux plus cléments.
Et c’est justement ce qu’à fait Mohand, le héros du roman. Son départ déclenché par la perte d’une de ses chèvres fut pour lui une délivrance et une opportunité pour fuir loin de son père violent, de sa vie insignifiante et d’aller à la découverte d’autres situations sociales, d’autres hommes et d’autres cultures.
A l’étranger, marié à une américaine avec qui il a eu trois enfants, menant un bon train de vie, Mohand est resté quand même fidèle aux siens et attaché à ses traditions et à sa religion, malgré les tentatives de formatage qu’il a eu à affronter. S’il est revenu à son hameau en homme aisé, mûr, expérimenté, la tête pleine de leçons de vie, il n’a rien perdu toutefois de son authenticité et de son sentiment d’appartenance à la terre qui l’a vu naitre.
Les deux regrets qui l’ont assailli sur sont lit de mort, celui de n’avoir pas fait parti de l’ALN et celui de n’avoir pas épousé une femme de sa communauté, montrent combien son âme était restée unie à son pays malgré les années de séparation.
Le café littéraire d’Aokas toujours à l’affût des nouveautés littéraires a organisé samedi dernier une rencontre avec l’auteur autour de ce roman qui commence déjà à intéresser les férus des romans du terroir. Né en 1960, Abdelkader Gouchene a déjà à son actif un roman publié en 2018, intitulé « Amour sublime ».
