Le drame survenu mercredi passé dans le centre pénitencier de Oued Ghir où huit personnes ont péri, asphyxiées dans une fosse septique nous rappelle encore une fois l’impérieuse nécessité de se pencher sérieusement sur la sécurité des travailleurs et les accidents de travail.
Les bilans annuels de ces accidents font froid dans le dos et montrent les lourdes conséquences humaines et financières qui en découlent sur la collectivité nationale. Chaque année, entre 48000 et 50.000 accidents de travail sont déclarés à la Caisse nationale des assurances sociales (CNAS) dont plus de 600 mortels, ceci sans compter les accidents non déclarés de l’informel.
Et ces chiffres sont appelés à aller à la hausse si l’on juge par la réalité du terrain et les négligences constatées partout dans la protection des travailleurs. Les scènes répétitives de ces travailleurs sur les chantiers, sans casques, sans souliers de sécurité, sans gants… sont suffisamment éloquentes du peu de cas qu’on accorde à la sécurité dans le monde du travail.
Pourtant les lois existent et sont claires à ce sujet, mais elles ne sont pour la plupart que de l’encre sur papier. Sinon comment expliquer tous ces accidents de travail qui s’enchainent à un rythme endiablé en provoquant l’indignation générale ! Il est admis que l’absence de sanctions dans l’empiètement des règles de sécurité et d’hygiène au travail couplée au laxisme et à la négligence sont à l’origine de la majorité de ces accidents qui auraient pu être évités si la loi était scrupuleusement respectée. Combien sont-ils ces travailleurs engloutis dans des fosses septiques ? Combien sont-ils sont ceux qui ont les têtes fracassés ou les membres broyés dans des chantiers, par négligence ?
Il faudrait que ces bilans macabres cessent et que la loi garante de la sécurité et de l’hygiène au travail soit appliquée dans toute sa rigueur.
Le drame de Oued Ghir avec toute son horreur est une sérieuse mise en garde qui devrait mettre fin à l’anarchie ambiante dans la mise en application des mesures de sécurité au travail.
L’employeur, les travailleurs et tous les services de contrôle doivent veiller au respect rigoureux des règles. Et ils doivent répondre de leurs actes en cas d’infractions. Que cessent ces négligences criminelles, ces empiétements impunis aux lois en vigueurs et que les dispositions concernant la sécurité et l’hygiène professionnelle dans tous les domaines et secteurs d’activité soient scrupuleusement respectées par tous.
