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Il ya six ans nous quittait Sid Ali Kouiret: L’acteur est toujours debout

Il est parti vers l’autre monde, il y a six ans et on voit toujours son image debout alors qu’il était criblé de balles dans le film L’opium et le bâton. Lui, c’est Sid Ali Kouiret, un de nos meilleurs acteurs surnommé Ali Mout Waqef.

Bien qu’il fût brillant dans tous ses films et dans toutes les pièces de théâtre dans lesquelles il avait joué, la plus belle image qu’il a laissée est celle où il mourait debout en offrant un sourire indescriptible. Sid Ali Kouiret était un grand acteur. Il était doué aussi bien au théâtre où il avait fait ses débuts qu’au cinéma. S’il avait été américain, il aurait été classé aux côtés de Charles Bronson, James Stewart, Steve Mc Queen ou Marlon Brando. On ne peut le comparer à ces acteurs qui sont parmi les meilleurs du monde mais aucun d’eux ne peut reproduire le sourire de Sid Ali Kouiret dans L’opium et le bâton, au moment où il reçoit une rafale de mitraillette tirée lâchement par les soldats français. Une rafale suivie par des cris d’Allah Ouakbar et des youyous de femmes félicitant le Chahid prés à rejoindre le paradis après avoir sacrifié sa vie pour l’Algérie. Tous les algériens gardent cette image de Sid Ali Kouiret dans le rôle du moudjahid Ali. Ils  gardent en mémoire sa réplique face à Jean Louis Trintignant qui lui proposait une boite de Corned Beef : « Non c’est du cochon ! ». Dans ses films comme dans la vie, Kouiret était comme tous les modestes algériens. Malgré la célébrité, il est resté simple. Il a continué à mener une vie simple et à s’habiller simple. Il était un algérien simple.  Malgré le statut de grand acteur et la celebrité, Kouiret est resté modeste et simple car il n’a pas oublié son enfance difficile à Alger où il est né le 3 avril 1933. Sa rencontre avec Mustapha Kateb le fera monter sur scène et lui permettre quelque temps après à faire partie du Mesrah El Djazairi.

Incomparable

 Il aura ainsi l’occasion de montrer ses capacités artistiques et ses dons aussi bien en Algérie qu’à l’étranger notamment à Paris et Berlin. Il continuera sur sa lancée en faisant partie de la troupe du théâtre municipale que dirigeait Mahieddine Bachtarzi des 1954 mais rejoint la troupe du FLN sous la direction de  Mustapha Kateb. Au lendemain de l’indépendance, le même Kateb lui fera appel pour faire partie du Théâtre National Algérien qui venait d’être nationalisé. Cela ne l’empêchera pas d’entamer une carrière dans le cinéma, un domaine dans lequel il réussira autant que dans le 4e art. Il jouera dans la version télévisée de la pièce de Abdelhalim Rais Les enfants de la Casbah réalisée par Mustapha Badie avant de crever l’écran dans L’opium et le bâton de Ahmed Rachedi. Il a joué dans d’autres films tels que Décembre de Lakhdar Hamina et des feuilletons tels que La famille Ramdam diffusé par la chaine française M6. Sid Ali Kouiret était un grand comédien et un grand acteur. On ne peut le comparer à quiconque car il était lui-même. Il était  Sid Ali Kouiret et il se suffisait à lui-même. Il était et restera Kouiret l’Algérien.

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