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Alger

Le sort de l’économie tributaire de la stabilité politique

Incontestablement, les pouvoirs publics peuvent agir pour stimuler, soutenir et orienter l’investissement à travers plusieurs instruments qu’ils peuvent concevoir en vertu des prérogatives qui leurs sont conférées, à savoir entre autres, la politique monétaire, la politique fiscale, l’investissement public, la politique de réglementation, le soutien au crédit bancaire, etc.

Les dispositifs d’’aide et de soutien à l’investissement mis en œuvre par l’état sont sensés constituer un ballon d’oxygène pour l’économie, et un stimuli aux porteurs de projets nationaux et internationaux souhaitant profiter des opportunités offertes par le grand marché Algérien dans le cadre de partenariat, cependant les investissements porteurs et à dimension économique demeurent récalcitrants.

Différents éléments nous permettent de conclure que l’investissement public entretient une relation positive avec l’investissement privé ; or une politique de relance de l’investissement public est difficile dans un contexte marqué par la forte contrainte budgétaire liée au stress financier qui sévit sapant toute projection dans le future.  

Force est de constater que les mesures fiscales de soutien à l’investissement employées actuellement, n’ont entrainé que des résultats limités et transitoires. Ainsi, si les objectifs sont clairs, les moyens permettant de les atteindre s’avèrent plus délicats à définir. Toutefois, comme le contexte économique général, au-delà des mesures de politique économique ponctuelles, joue un rôle important dans les incitations à investir, il convient d’y intégrer les contextes favorisant l’investissement à commencer par le contexte de stabilité politique.

C’est qu’en réalité, toutes les mesures engagées ne sont pas accompagnées par des avancées politiques notables. Car il y a un deuxième blocus, que l’on ne voit pas, celui de l’investissement et de la confiance qui ne pourront être rétablis que s’il y a une stabilité politique définitive et une réconciliation total entre l’ensemble de la population et le  gouvernent.

Ce n’est d’ailleurs même plus un postulat mais un axiome qui détermine désormais toute la théorie de développement économique : c’est la stabilité politique influence le climat économique.  Tout dépend de la période de transition, du processus de réconciliation nationale et de retour à la normale. 

Sans cette stabilité politique qui implique l’adhésion complète et volontaire du peuple aux projets de réformes, il n’est nullement possible de maitriser l’ensemble des acteurs au niveau des institutions de l’état gage de la stricte application des stratégies envisagées.

Preuve en est que, nombre de décisions qui ont été prises en Algérie, sans que je jamais leur mise en application voient le jour dans la pratique. Entre les mesures porteuses et novatrices et leur matérialisation sur le terrain il existe un fossé qui reflète en réalité la distance qui sépare le discours politique et la réalité.  

En l’absence de la stabilité politique tirant ses forces de la légitimité populaire et institutionnelle les lobbies du commerce extérieur continueraient à avoir leur mot à dire pour maintenir leur intérêt au détriment de l’économie nationale.

Une fois cette stabilité conquise soit à travers les législatives prévues pour ce juin soit par le passage à une étape plus radicale consistant à amorcer une période de transition propre à mettre l’ensemble des forces nationales au service d’un projet de société constructeur, le développement économique deviendrait une réalité facile d’accès.

Encore faudrait-t-il qu’une politique économique se préoccupant du niveau de l’investissement, mais aussi de la qualité des investissements soit mise à contribution.

Aujourd’hui,  un investissement plus important en recherche et développement devient la clé des innovations et de la croissance de demain. Cette politique économique devrait également veiller à éviter des phénomènes de suraccumulation, préjudiciables à la croissance. L’analyse au niveau mondial nous montre  par exemple, que l’investissement productif a été excessif aux Etats-Unis, dans le secteur informatique, et en Europe, dans le secteur des télécommunications. Ces phénomènes de suraccumulation, qui ne sont pas nouveaux, posent la question de la formation des anticipations relatives aux débouchés.

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