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Augmentation du déficit de la balance commerciale et baisse de celle des paiements : Une performance pérenne ou conjoncturelle ?

Les premières données relatives à la balance des paiements au premier trimestre et contrairement à ce que l’on pouvait redouter font ressortir un déficit de 2,536 milliards de dollars contre 5,86 milliards durant la même période de 2019. Que s’est-ce qui explique une telle performance au moment où le déficit de la balance commerciale s’est légèrement accentué durant la même période, et les risques étaient bien présents,  avec notamment une baisse des couts du pétrole passant de 60$ à 53,3$?.  

D’abord, il faut comprendre que les chiffres publiés par la douane enregistrent les flux physiques de marchandises, alors que la balance des paiements, comme son nom l’indique, enregistre les flux de paiements. 

Différences importantes dans deux soldes

Par conséquent, il n’est pas rare qu’il y apparaisse une différence importante dans la date d’enregistrement de l’importation ou de l’exportation physique d’une marchandise et celle de son paiement. En outre, si la balance des paiements enregistre les importations à leur valeur au port d’embarquement, communément appelés FOB, les services des douanes, eux, enregistrent les importations CIF, c’est-à-dire assurance et transport compris. Ainsi, dans la comptabilité publique, balance des paiements, le transport et l’assurance apparaissent dans les services non facteurs.

A contrario de l’année 2019, on note qu’il y a des différences importantes dans deux soldes, le premier étant celui des services facteurs et celui des services non facteurs. Les services non facteurs étant les services de transport, d’assurance, d’engineering, de télécom et en général tous les services échangeables tandis que ceux facteurs sont les recettes ou les dépenses de rémunération des facteurs, notamment les paiements de salaire et les revenus de l’investissement (rapatriement de profit) ainsi que les paiements d’intérêt et autre.

Et même si cette réduction du déficit de la balance des paiements a doublement été saluée par le président de la république qui a affirmé, dimanche soir, que l’Algérie parviendra, pendant l’année en cours ou au plus tard l’année prochaine, à un équilibre de sa balance des paiements, grâce à la politique de maîtrise des importations et de l’encouragement des exportations hors-hydrocarbures, il reste dans la réalité difficile de se prononcer sur le reste de l’année 2020.

Car si les paiements vont sans doute être moindres, en ce qui concerne le chapitre des importations de biens et de services, et une baisse des services facteurs, les prix pétroliers ont eux aussi baissé très fortement à partir de deuxième trimestre ainsi que les quantités. Dès lors, on peut tabler, de manière très imprécise, sur un déficit compris entre 15 et 20 milliards de dollars, ce qui portera les réserves de change autour de 45 milliards de dollars

Optimisme affiché, mais prudence…

L’avenir nous le dira certes, mais l’optimisme affiché par le président n’est pas tout à fait à remettre en cause dans la mesure où bien des efforts engagés ont concrètement aboutis à des résultats probants. Conjoncturels où durable ?; les maigres données communiquées par les pouvoirs publics ne permettent pas de trancher à priori, mais les chiffres avancés par le président de la république parlent d’eux-mêmes.

Sur un autre registre, Tebboune, a fait savoir que qu’un travail en cours prévoit l’épargne de 800 millions USD à 1 milliard USD dans les importations des médicaments, grâce à l’industrie pharmaceutique locale, ainsi que 500 millions USD qui seront épargnés dans les importations du blé qui ne dépasseront pas 400 ou 500 millions USD.

Concernant les exportations hors-hydrocarbures, Tebboune a réaffirmé l’attachement de l’Etat à cet objectif, faisant état de la programmation de l’exportation de 400 millions USD de médicaments courant 2021.

« Si nous parvenons à 4 Mds USD d’exportations hors-hydrocarbures, nous en seront heureux, car pendant les 25 dernières années, nous ne dépassions pas 2 mds USD » dira en substance le président et d’enchainer « Et si nous nous lançons dans l’industrie de transformation à l’image du projet de Ghar Djbilet, nous pourront facilement dépasser ce chiffre ».

Evoquant l’avancement du plan de relance économique, le Président Tebboune constate que celle-ci a commencé dans plusieurs secteurs dont la filière du montage qui sera reconstruite sur de nouvelles bases, outre l’agriculture dont la production dépassera 25 mds de dollars ainsi que les secteurs des petites et moyennes entreprises et les start-ups.

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