Il n’est un secret pour personne que les secteurs d’activité culturelle sont un facteur important dans le développement économique et social, et contribuent par bien des manières à la santé des populations, malheureusement en Algérie ces secteurs n’ont pas été suffisamment pris en charge quand ils ne sont pas carrément ignorés.
Les propos tenus ces derniers jours par le Premier ministre, Abdelaziz Djerad au Forum de l’économie culturelle qui a appelé à en finir avec le secteur culturel actuel, consommateur et budgétivore pour passer vers un secteur culturel créateur de richesses et d’emplois, sont révélateurs des piètres performances enregistrées dans ce domaine .
Et ce n’est pas faute d’investissement ! Car si l’on compte le nombre de centres culturels, de foyers de jeunes, de salles de conférence, de bibliothèques… érigés à travers le territoire national, c’est à donner le tournis ! Mais ces structures restent pour la plupart inexploitées, meublées seulement par quelques activités culturelles occasionnelles et chétives.
C’est connu de tous, l’absence d’une politique culturelle claire, bien charpentée est à l’origine de toutes les impasses et de tous les dysfonctionnements de l’action culturelle en Algérie. Depuis l’indépendance, hormis l’épisode Boumediene, qui, sur les traces de MaoTse-Toung, a tenté de lancer une révolution culturelle, on a presque toujours collé la culture, jugée comme encombrante, à la sphère sportive. Comme si les hommes de culture devaient « suer » au lieu de créer et de produire ! Alors le rôle de la culture dans le développement socio-économique et dans la qualité de vie des citoyens est reconnu dans tous les grands pays du monde, chez nous elle est traitée en parent pauvre.
Sans rayonnement culturel, nul développement solide et durable n’est possible. Conscient de cette réalité et de l’importance du secteur culturel dans les programmes de coopération internationale, ainsi que dans la réhabilitation de l’Algérie dans le système mondial du tourisme, le Gouvernement a affiché son intention de lever tous les obstacles et contraintes administratives qui se dressent devant la création et l’investissement culturel.
Pour la première fois, un chef de gouvernement parle d’économie culturelle, de soutien de l’investissement privé dans le domaine culturel, de création de grands espaces culturels et de villes de production cinématographiques… C’est une bonne chose à condition que cela ne reste pas à l’état de discours.