Gelés depuis plus d’une année, les mouvements de grève sont en train de revenir avec force ces jours-ci. Les hôpitaux ont été paralysés mercredi passé à l’occasion de la journée mondiale de la santé à l’appel de l’intersyndicale de la santé. Les fonctionnaires des impôts ont observé trois jours de grève à l’appel du SAFI et le secteur de l’éducation mobilise d’ores et déjà ses rangs pour les grèves qui s’annoncent et dont le CNAPESTE va ouvrir le bal à partir de ce 12 avril.
Pour légitimes que soient toutes les revendications soulevées par ces différents corps, et pour légitime que soit le recours à la grève pour se faire entendre, le calendrier choisi pour ces actions suscite quelques interrogations. En premier lieu, la crise sanitaire du Covid-19 est toujours là avec de nouvelles flambées, et ses conséquences économiques et sociétales se font toujours sentir. Constatant que le virus constitue toujours une urgence sanitaire mondiale, l’OMS préconise le maintien de la mobilisation générale pour lutter de façon efficace contre ce mal dont les ravages ne sont plus à démontrer.
Initier des mouvements de grève dans cette période de guerre sans merci avec cette pandémie, est-il raisonnable? Ne contribue-t-il pas à fragiliser les ripostes à apporter à ce mal et à affaiblir la collectivité nationale ? En second lieu, les tensions à nos frontières et les tentatives manifestes de certaines chancelleries étrangères à faire de l’Algérie une autre Syrie doivent pousser à la vigilance citoyenne et doivent donner lieu au resserrement du front intérieur pour déjouer tous les plans diaboliques qui sont en train de se tramer. Enfin, il y a lieu de noter qu’on est en période préélectorale. Et toute agitation ne peut être analysée qu’à la lumière de ces échéances .
Les pénuries provoquées, les grèves, même si elles sont légitimes, ont de quelques façons que soit un lien caché ou apparent avec les élections prévues pour le 12 juin prochain que de nombreuses parties veulent faire échouer quoiqu’il en coûte.
Les syndicats qui ont de multiples raisons de monter au créneau et qui soulèvent, on ne le dira jamais assez, des revendications justes et légitimes sont appelés à la vigilance surtout en cette période de doutes et de campagnes de déstabilisation féroce qui cible le pays. L’ancien diplomate et ministre de la Communication, Abdelaziz Rahabi qui a révélé l’existence d’une « stratégie de tension permanente » contre l’Algérie, ne parle pas dans l’air. Aussi est-il malvenu d’ajouter de l’huile sur le feu !