10 millions de tonnes, 10 milliards de kilos : c’est le poids annuel du gaspillage alimentaire estimé chaque année en Algérie. Une véritable pagaille qui a lieu à tous les étages, de la production à la consommation, en passant par la transformation, la distribution et la restauration. Depuis quelques jours, les pouvoirs publics suivi de plusieurs associations et organisations citoyennes se bat contre ce scandale aussi bien éthique qu’environnemental et économique.
Si le consommateur est souvent le premier à être pointé du doigt, la question concerne en réalité l’ensemble des acteurs et filières de l’alimentation. Selon une étude pilotée par l’Université de Bejaïa en 2018, 15% de la production alimentaire destinée à la consommation humaine serait gaspillée chaque année. 32% pour la production agricole, 21% pour la transformation, 14% pour la distribution, 14% pour la restauration (collective et commerciale), 19% pour la consommation à domicile.
Ainsi, tous les secteurs d’activités sont concernés et génèrent du gaspillage à leur niveau pour différentes raisons : surproduction, critères de calibrage, rupture de la chaîne du froid, mauvaise gestion des stocks, inadéquation entre l’offre et la demande, etc. Mais chacun d’entre eux a un rôle à jouer et dispose aussi de marges de manœuvre considérables pour le réduire.
Nul n’ignore aujourd’hui que le gaspillage alimentaire a des impacts très importants sur l’environnement. Cela se traduit par un gaspillage de ressources naturelles (eau, surface agricoles…) mais aussi des pollutions liées à la production des aliments (utilisation de pesticides, engrais chimiques…) et à leur destruction.
Certes l’impact environnemental du gaspillage alimentaire varie selon la nature des produits ainsi que les modes de production, de distribution et de consommation. Lutter contre ce scandale, c’est donc aussi favoriser le développement de systèmes d’alimentation plus durables pour tous.
Quoiqu’il en soit, une lutte à la source des gaspillages et d’autant plus importante qu’elle permettrait à la fois d’économiser des ressources mais aussi de réduire le prix des denrées et de favoriser leur qualité.
Conscient de l’enjeu que représentent le gaspillage et la surconsommation et l’impact de ces derniers sur les autres domaines en chaine de la vie citoyenne et sur le pays en général, le Conseil national économique, social et environnemental (CNESE) a organisé une journée d’études sur la rationalisation de la consommation lundi à Alger