Dans un article publié le 18 avril, et signé par Jean-Pierre Filiu, « Le Monde » rapporte le désappointement du président français au sujet de la « déconstruction » d’une amitié franco-algérienne qu’il n’arrive toujours pas à trouver.
En termes clairs, Macron est autant critiqué par l’Algérie officielle que par les tenats du « hirak » populaire, très hostile à la France et à Macron. « Le soutien de l’Elysée au président Tebboune n’a pas suffi à désarmer l’agressivité des généraux algériens, alors même qu’il alimente le ressentiment contre la France au sein de la jeunesse contestataire ». Et d’illustrer par une pancarte antifrançaise lors d’une manifestation à Alger, le 9 avril : « L’Algérie n’est pas à vendre ».
Pour « Le Monde », « c’est du jamais vu dans les relations entre les gouvernements algérien et français : le 8 avril, El Hachemi Djaaboub, ministre algérien du travail, accuse la France d’être « l’ennemi traditionnel et éternel » de son pays. Cette déclaration choque d’autant plus qu’elle intervient dans un débat de politique intérieure au Sénat deux jours avant une visite à Alger de Jean Castex, à la tête d’une délégation ministérielle de haut niveau. Quelques heures après l’attaque de Djaaboub, l’Algérie annonce l’annulation du déplacement du premier ministre français, officiellement pour raisons protocolaires. Matignon s’efforce de justifier ce report sine die par le contexte sanitaire ».
Très critique vis-à-vis de l’Elysée, « Le Monde » juge qu’ « un tel camouflet illustre bien les errements de la politique algérienne menée par Paris depuis plus d’un an ».
Pour « Le Monde », le président français Emmanuel Macron nourrissait l’ambition de réconcilier les mémoires entre la France et l’Algérie et de trouver en la personne du président algérien un « partenaire dans ce grand œuvre franco-algérien ».
Echec latent sur toute la ligne, désappointement et déception, « Le Monde » égrène les désillusions de l’Elysée, et en même temps s’en prend entre les lignes à l’armée algérienne, jugée « source de l’hostilité contre la France ».
Et de « chuter » sur cette litanie très curieuse : « La population tunisienne a eu l’élégance, après le renversement de Ben Ali en 2011, de ne pas tenir rigueur à la France de son soutien sans faille au dictateur déchu. Au moins le régime tunisien affichait-il, jusqu’à sa chute, sa proximité avec Paris, alors que la France cumule en Algérie la rancœur des autorités et celle de la contestation ».
Triste bilan en réalité pour Macron, qui tentera une réélection très improbable, en 2022.