Alignant déjà depuis des années de piètres performances, le secteur touristique national se trouve actuellement, avec les diverses restrictions imposées par la pandémie du coronavirus, dans le pétrin.
Les chiffres négatifs enregistrés dans le secteur, ces derniers mois, montrent on ne peut plus, la tourmente dans laquelle il se débat et dont les effets dureront encore longtemps. Trente milliards de dinars de perte par mois en raison de la crise sanitaire, tel est le chiffre avancé par le directeur général du tourisme au ministère du Tourisme, de l’Artisanat et du Travail familial, Moussa Ben Tamer, chiffre qui révèle l’étendue des dégâts causés par la crise sanitaire à ce secteur déjà peu florissant.
Plus alarmistes, certains experts pensent que ce chiffre est en deçà de la réalité et que les pertes sont plus importantes que celles révélées par les bilans officiels. En tout cas, les chiffres rendus publics sont suffisamment parlants pour comprendre la situation insoutenable que vit présentement ce secteur.
Sur les 4000 agences de voyages qui activent sur le territoire national, plus de mille ont déjà mis la clé sous le paillasson, et les agences restantes sont tellement fragilisées, qu’elles ne résisteraient pas si cette situation de crise venait à perdurer et si aucune aide ne leur soit offerte.
Même tableau sombre pour les établissements hôteliers et autres infrastructures du secteur qui ont vu leurs chiffres d’affaires réduits quasiment à zéro pendant plusieurs mois. La paralysie et l’asphyxie financière qui a frappé le secteur depuis mars 2020 a généré une cohorte de chômeurs estimés à plus 50 000 personnes.
Si pour l’instant, les restaurateurs et les cafetiers commencent à remonter la pente et à retrouver, avec l’allégement du confinement, leur rythme d’activité d’antan, ce n’est pas le cas avec les agences de voyages et autres infrastructures touristiques qui continuent toujours à subir les contrecoups désastreux de la crise sanitaire et de son corolaire obligé, la fermeture des frontières.
Des mesures d’assistance financière ou autres doivent être mise en place en urgence pour éviter l’effondrement de l’édifice touristique qui continue encore à résister autant que faire se peut à la tempête. Cette assistance et ce soutien sont impératifs d’autant plus, qu’avec l’arrivée de nouveaux variant du coivd-19, la situation pandémique n’augure rien de bon.
Disposant d’énormes potentialités et pouvant constituer une alternative aux hydrocarbures, le tourisme doit faire partie des priorités des pouvoirs publics. Il y va de la bonne santé économique du pays.