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Alger

Le gouvernement a la responsabilité d’éviter le scénario d’une banqueroute

Le gouvernement bien qu’assis sur un sable mouvant ne veut surtout pas paraître faible. Et pourtant, tous les partenaires de l’Algérie s’étonnent de voir cette désormais ex puissance essayer de faire baisser la température -économique, politique et sociale- en mettant un couvercle sur la marmite. 

Et si les pouvoirs publics tablent sur le rebond du marché pétrolier, ils doivent surtout s’attendre à en recevoir de mauvaises, car même avec un prix du baril à 60 dollars, l’Algérie aura besoin d’un baril à 116 dollars pour équilibrer son budget, car, par ailleurs, l’envolée des prix des matières premières et des produits de large consommation laissera pour longtemps la balance des paiements penchée du côté négatif en raison de la persistance de la crise sanitaire et la tentation des pays fournisseurs de l’Algérie à privilégier l’économie de guerre laquelle se traduit par la réduction des exportations et l’imposition d’une plus-value sur les prix des produits à ventiler hors stock de sécurité. Selon le dernier rapport du FMI, l’équilibre des comptes extérieurs nécessite également pour le cours de cette année, un prix de 87,7 dollars le baril.

A vrai dire, la crise qui frappe l’Algérie affecte les grands groupes et les banques de la place, avec une dette de près de 78 milliards de dollars. Si l’Etat se décide à recapitaliser les banques, ses capacités seraient mises à rude épreuve, et il devrait inexorablement faire appel à des garanties internationales, chose que les pouvoirs publics s’entêtent à écarter du moins pour le moment.

Certes, pour l’instant, la dette algérienne est quasi inexistante, les réserves de change garantissent à l’état de couvrir 10 mois d’importations. Mais une projection les évalue à 24 milliards à la fin de l’année 2021. Ce qui permettra encore de couvrir les importations pour 6 mois, mais donnera le signal d’une faillite annoncée: moins 22 milliards en un an, la pente sera trop raide. D’autant que ces projections sont établies avec un prix moyen du baril à 50 $, alors qu’à la faveur de la crise sanitaire et des tensions géopolitiques la fluctuation du marché pétrolier pourrait s’inviter à la baisse.

La récession sur l’année 2020 est déjà évaluée à -5%, une des plus élevées de la région, et pour l’éviter, le gouvernement a mis en marche une politique de relance, d’une douzaine de milliards d’euros. Très insuffisant par rapport à la baisse des investissements actuels, mais suffisant pour qu’à la fin de l’année, les réserves de change soient encore réduites de 10 Milliards. En quelque sorte, une nage à contrecourant pour atteindre le cœur du naufrage.

Signe annonciateur de la crise qui s’installe, les travailleurs du secteur de la fonction publique n’ont toujours pas perçus leurs salaires du mois d’Avril, le ministre des finances n’a trouvé  d’autres solutions que d’intimer l’ordre aux trésors public libérer les salaires à découvert en attendant d’y voir plus claire. Quoi qu’il en soit, le gouvernement endosse l’entière responsabilité de désamorcer une bombe sociale qui se profile à l’horizon, faute par lui de trouver les remèdes d’urgence, c’est à une allée à pas sûrs vers une situation de banqueroute que l’Algérie devra s’attendre.

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