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Tripoli et Alger rétablissent le contact rompu par le « parasitage occidental »: « Codes d’accès » au labyrinthe libyen

L’Algérie est tout prêt de reprendre la main dans le dossier libyen. Tout prêt parce que le terrain jeu de stratégies des puissances dans la Tripolitaine et la Cyrénaïque demeure jonché de « bombes à retardement ». 

Mais c’est déjà un pas engagé dans la bonne voie : les nouvelles autorités de Tripoli prêtent l’oreille enfin à Alger. C’est dans cette optique que le Premier ministre libyen Abdelhamid Dbeibah a reçu, à Tripoli, les ministres algériens des Affaires étrangères et de l’Intérieur, Sabri Boukadoum et Kamel Beldjoud ainsi qu’une délégation les accompagnant.

Selon le communiqué officiel, il a été question lors de cette entrevue de « l’intensification de la coordination et des consultations politiques (entre les deux pays) autour de différentes questions d’intérêt commun ». Les deux parties sont tombées d’accord sur la nécessité de « la poursuite de la coopération et des consultations afin de faire face aux dangers qui menacent la région, à l’image du terrorisme, du crime organisé transfrontaliers, du trafic de stupéfiants, de la contrebande d’armes et de l’immigration clandestine ».

Mais c’est, de toute évidence, l’issue de la crise en Libye qui inquiète le plus Alger. Longtemps réfractaire au leadership que Haftar, appuyé par les capitales occidentales, entendait jouer en Libye, Alger a vu juste. L’ancien officier de Kadhafi est pratiquement fini, sur le plan politique. Rares sont les pays occidentaux qui, aujourd’hui, continue à miser sur lui. Reste quand même plusieurs puissances internationales et régionales présentes sur le terrain, par le biais d’armées régulières, paramilitaires et de mercenaires. Ce qui requiert une attention sans faille. D’autant que le Fezzan, riche en hydrocarbures, attise les appétits et alimentent les plans de sous-sol. De même, la Cyrénaïque est entre les mains de milices politico-religieuses dont certaines sont carrément du côté des Emirats et de l’Egypte. Mais ce ne sont pas les seules parties en lice. Israël est en pôle position aussi en Libye.  Et il n’est que regarder de nouveau l’incursion de l’année passée de BHL à Tarhouni et l’escorte qui lui a été donnée pour s’en rendre compte.

Pour Alger, la solution, comme pour le cas du Nord-Mali, réside dans la négociation intra-libyenne et inclusive. Il revient au peuple de désigner ses représentants et de reconnaitre ou non ses chefs. Dans cette perspective, l’Algérie possède ses codes d’accès dans une Libye qu’elle connait mieux que tous et dont les principaux acteurs lui font confiance, notamment Abdelhakim Belhadj, resté très hostile à tout rapprochement avec Haftar.

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