Les barons de la spéculation continuent à imposer leur diktat au marché. Ce sont eux qui décident des prix, du rythme de l’approvisionnement des marchés et du type de pénurie à provoquer. Surfant sur le laxisme et la mollesse des responsables, ces spéculateurs de tous poils, pointés pourtant du doigt par les hautes autorités, s’adonnent en toute quiétude à leurs pratiques frauduleuses en mettant les consommateurs à rude épreuve.
Plusieurs voix se sont élevées pour réclamer la criminalisation de la spéculation et son classement comme étant une « trahison » vis-à-vis du pays , mais rien n’est fait dans ce sens et les actions menées jusque-là par le Gouvernement pour la contrer se sont avérées inopérantes.
Les menaces, les colères et les coups de gueule du ministre du commerce à l’encontre de ces spéculateurs n’ont jusqu’à présent donné aucun résultat. Depuis quelques semaines et surtout avec le début de ce mois de Ramadhan, le quotidien des ménages rime avec pénuries, envolée des prix et chute drastique du pouvoir d’achat.
Plusieurs produits, à l’exemple de l’huile de table, sont difficiles à trouver et d’autres, à l’exemple du poulet, de la tomate et de la pomme de terre sont hors de prix. S’il est vrai que des forces occultes aux agendas bien déterminés ont quelque peu leur part dans le dérèglement du marché, notamment dans la survenue des pénuries, l’État ne joue pas également pleinement son rôle de régulateur ? Que font les ministères du commerce et de l’agriculture de leurs engagements à approvisionner de façon régulière le marché et à faire baisser la fièvre qui s’en est emparée des prix ? Quelques soient l’origine et les auteurs de l’anarchie et de l’instabilité qui caractérisent actuellement le marché, les pouvoirs publics sont tenus d’apporter des solutions idoines pour y mettre fin. Le ministre du commerce a donné avant-hier instruction à tous les directeurs régionaux et de wilayas du Commerce à travers les 58 wilayas pour faire preuve de rigueur et multiplier les opérations de contrôle, en coopération avec les différents services de sécurité, pour débusquer tous ceux qui recourent au stockage des marchandises pour créer des pénuries et augmenter les prix. Cette instruction sera-t-elle suivie d’effet ! Atténuera-t-elle les tendances spéculatives actuelles ? Pas si sûr quand on sait que la courbe ascendante prise depuis presque une année par le prix de la sardine n’est toujours pas maîtrisée!
