Tout le monde a constaté ces dernières années que des youtubeurs ont plus d’impact sur la société et sont plus suivis et écoutés que des partis politiques avec toutes leurs structures. Cette réalité montre combien les formations politiques en Algérie ont perdu de leur ancrage social et de leur influence et ne jouent plus le rôle qui était le leur.
Ayant déjà été réduit, en grande partie, en simples applaudisseurs par l’ancien régime, les partis politiques sont, actuellement, presque inaudibles. Le face à face pouvoir-Hirak qui perdure depuis février 2019, les a presque anéantis en leur laissant comme seule marge de manœuvre, la défense de l’agenda des pouvoirs publics ou la répétition des slogans du Hirak.
On est loin des années quatre-vingt-dix où malgré l’OPA imposée d’une part par le régime de l’époque et d’autre part par le FIS, il y avait des voix politiques de diverses tendances qui éclairaient la scène politique et offraient d’autres choix que le binôme Charybde et Scylla. Aujourd’hui, les partis traditionnels qui, jadis mobilisaient les foules et organisaient de grandes manifestations, sont complètement en déclin et leurs discours ne convainquent plus grand monde. Cibles privilégiées sur les réseaux sociaux, frappés de discrédit et tellement tétanisés par l’ampleur des critiques dont ils font l’objet, les partis qui continuent encore d’activer ne jouent plus aux éclaireurs de la société mais au suivistes.
Ils n’imposent plus leur tempo à la rue, c’est la rue qui leur impose la marche à suivre. Une situation grave qui peut déboucher sur toutes sortes de scénarios si elle venait à perdurer. Un parti politique est là pour diriger et servir d’intermédiaire entre les citoyens et le gouvernement, et non pour être dirigé et jouer au perroquet.
La scène politique algérienne est riche de plus d’une soixantaine de formations politiques. Rien qu’en 2012 plus d’une quarantaine de partis à vu le jour. Mais force est de constater, qu’à quelques rares exceptions, toutes ces formations politiques n’ont aucune visibilité ni utilité publique.
En cette époque de nouvelles technologies et des réseaux sociaux, les partis politiques sont appelés à revoir leur fonctionnement, à revitaliser leur actions et à jouer pleinement leur rôle de façonneurs de l’opinion publique.