L’ordonnance modifiant et complétant des dispositions de la loi organique relative au régime électoral vient de paraitre dans le dernier numéro du JO. En termes clairs, on avance allègrement vers les législatives, dans l’espoir d’habiller de légitimité une Assemblée nationale qui aura connu une série de scandales qui l’avait complètement discrédité et délégitimisé avant sa dissolution.
24.392.438 électeurs seront appelés aux urnes à travers les 58 wilayas du pays et à l’étranger le 12 juin prochain pour élire les membres de l’APN, dont la campagne électorale aura lieu du 17 mai au 8 juin 202. Le temps imparti est de ce point de vue court, très court. Mais comme disaient les législateurs de la Rome impériale, « Dura lex, sed lex ». Le ramadan va passer vite, sans qu’aucune action politique de la part des partis politiques envers l’électorat ne vienne en perturber la monotonie. Juste après l’aïd el-fitr, le coup d’envoi sera donné ; et les partis auront juste vingt-trois jours pour convaincre.
Là, commencera le plus difficile pour eux. Les partis auront d’abord, pour impératif de quitter leur tour d’ivoire et de se mêler au commun des mortels. Ils doivent convaincre les populations qu’ils haranguent, et là, il y va de la « viabilité » ou non des législatives. Si les partis impriment de la foi, de la conviction et du sérieux dans leurs meetings, on aura droit à un peu plus d’adhésion ; sinon, le résultat est connu d’avance.
Or, beaucoup de jeunes ne s’identifient pas dans ce type de formations politiques, hibernant entre deux élections, sortant la tête de l’eau cinq jours avant de disparaitre cinq ans. Aux chefs de partis de démontrer le contraire, cette fois-ci ; de faire en sorte que cette élection importante (car elle permettra de reconstruite l’édifice institutionnelle, sérieusement endommagé) soit réussie.
Tétanisés par le duopole hirak-pouvoir, incapable de peser lourdement (ni même légèrement) sur le cours des choses, ces partis « regardent les trains passer ». Et pourtant, c’est sur leurs épaules qu’est posé le fardeau de faire réussir les législatives et de donner de la légitimité aux institutions de l’Etat. Ou de ne pas donner.