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Un an après sa disparition: Une statue en hommage à Idir

Pour marquer le premier anniversaire de la disparition du chanteur Idir, un hommage lui a été rendu dans son village natal Ath Lahcene à Tizi Ouzou où une statue à son effigie a été inaugurée.

A l’occcasion du 1e anniversaire de la disparition du chanteur Idir, le 2 mai 2020, une statue à l’effigie de l’artiste a été inaugurée sur la place du village Ath Lahcene à Tizi Ouzou . La cérémonie s’est déroulée en présence des habitants du village, de nombreux fans du chanteur ainsi que du président de l’APC d’Ath Yenni. Cette statue a été réalisée « pour marquer ce premier anniversaire » dira Smail Deghoul avant de préciser que « le programme de cette célébration a été réduit en raison de la crise sanitaire qui sévit ». Une exposition permanente sur l’oeuvre et la vie de l’icône de la chanson algérienne d’expression kabyle, des animations artistiques et témoignages de compagnons ainsi que des conférences d’universitaires, en soirée, sont au programme de cet hommage qui s’étale sur  trois jours.  Né le 25 octobre 1945 à Aït Yenni et mort le 2 mai 2020 à Paris (France), Idir qui était également auteur et compositeur s’est fait connaitre dès le début des années 1970 au niveau mondial par ses nombreux succès notamment la chanson Avava Inouva reprise en plusieurs langues. Idir est considéré parmi les chanteurs ayant lancé la chanson kabyle moderne aux côtés notamment de Noureddine Chennoud, Djamel Allam et des groupes tels que Les Abranis et Affous. Sa carrière est marquée par une éclipse volontaire d’environ une dizaine d’années à partir de 1981. La production discographique d’Idir est de onze albums studio au total. Idir qui a fait des études de géologie est arrivé au monde artistique pratiquement par hasard ou grâce à l’environnement estudiantin de l’époque.

Le hasard

 En 1973, sa carrière musicale professionnelle commence par hasard à la Radio. Il est appelé à remplacer la chanteuse Nouara, malade, qui devait interpréter une berceuse qu’il lui avait composée. Il interprète cette berceuse qui va devenir son premier succès radiophonique, Rsed A Yidess qui signifie « Que vienne le sommeil ». Il enregistre ce titre ainsi qu’un second, A Vava Inouva (« Mon papa à moi »), en 45 tours. Puis part faire son service militaire de deux ans. La chanson commence à se répandre en Algérie, puis sort des frontières. Officier dans une petite caserne, il s’écoute sur les ondes algériennes et étrangères. En 1975, il monte à Paris, appelé par la maison de disque Pathé Marconi qui veut produire son premier album. Le titre A Vava Inouva est devenu un tube planétaire, diffusé dans 77 pays et traduit en 15 langues. Une version française « ouvre moi ta porte » est interprétée par le duo David Jisse et Dominique Marge en 1976. Après ce succès, Idir écrit à nouveau et enregistre Ayarrach Negh (« À nos enfants »), un album qui sort en 1979. Il enchaîne sur une longue série de concerts. Mais cet homme discret ne se reconnaît pas dans le monde du show-biz même s’il aime composer, ce qu’il fait pour d’autres. En conséquence, il choisit de s’éclipser après cette série de concerts, une dizaine d’années environ, tout en donnant quelques rares récitals. Sa carrière est relancée avec la sortie d’une compilation en 1991 de dix-sept chansons de ses deux premiers albums. Après un long procès contre son ancien producteur, Idir obtient la possibilité de ré-enregistrer ses titres comme le fameux A Vava Inouva. Fort de cet appui discographique, il revient donc sur le devant de la scène. Idir participe souvent à des concerts pour soutenir différentes causes. Le 22 juin 1995, plus de 6 000 personnes viennent applaudir le chanteur et son ami Khaled, initiateurs de l’association l’Algérie la vie qui les ont conviés à un concert pour la paix, la liberté et la tolérance. C’est un grand succès pour les deux artistes.

Le grand retour

En 1996, Idir sort une réédition de son tout premier album, 20 ans après : A Vava Inouva. Idir participe aussi au concert hommage rendu à Lounès Matoub assassiné en 1998. Le véritable retour discographique d’Idir se fait avec Identités en 1999, l’album hommage qui réunit de nombreux artistes de Manu Chao (A Tulawin (Une algérienne debout)) à Dan Ar Braz en passant par Maxime Le Forestier ou Karen Matheson pour un A Vava Inouva 2, mais aussi Zebda, Gilles Servat, Geoffrey Oryema et l’ONB. En décembre, Idir a tout autant d’invités lors des deux soirées qu’il donne à l’Olympia. Autour de lui se succèdent Frédéric Galliano, le guitariste Thierry Robin et l’ONB. En mai 2002, il met sur le marché une compilation de nombreux titres de l’artiste : Deux rives, un rêve. Elle offre la possibilité d’écouter des inédits dont un titre écrit par Jean-Jacques Goldman, (Pourquoi cette pluie ?) qui évoque le terrible déluge qui s’est abattu sur la ville d’Alger en novembre 2001. Il fera par la suite plusieurs tournées notamment en France. En octobre 2017, il annonce qu’il va revenir chanter en Algérie lors d’une date unique : le 4 janvier 2018 (à l’occasion de Yennayer). Ce concert, qui aura lieu à la coupole d’Alger, marquera, après une absence de 38 ans, son retour sur scène en Algérie. Le concert a eu lieu dans une salle archicomble et de nombreux  venus d’autres villes n’ont pu assister au grand concert.  Idir meurt le 2 mai 2020 à l’hôpital Bichat à Paris, des suites d’une maladie.

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