L’écrivain et journaliste mauritanien et expert en affaires sécuritaires mauritaniennes, Ali Ahmed Salem, a indiqué que le haschich marocain qui passe par la brèche illégale à El Guerguerat au Sahara occidental, inonde la Mauritanie et le marché africain.
Dans une interview accordée au site « Sahara occidental 24 », Ali Ahmed Salem a affirmé que « le haschich marocain est le prochain danger provenant de l’est », précisant que « les camions de transport marocain vers la Mauritanie et de celle-ci vers plusieurs pays africains, ont constitué durant les dernières années l’artère principale pour alimenter le marché africain en drogue ».
Le haschich marocain est transporté dans des camions de transport de marchandises marocaines via la brèche illégale à El Guerguerat, a expliqué le même intervenant, soulignant que « cela a posé ces derniers temps un défi sécuritaire et social, voire politique sur la Mauritanie ».
Le journaliste mauritanien a rappelé que les bandes de trafic de drogue marocaine « tentent toujours par plusieurs moyens d’introduire la drogue en Mauritanie en dépit du durcissement du contrôle par les autorités mauritaniennes sur l’ensemble des postes frontaliers ».
Pour rappel, l’analyste senior au Global initiative, Farah Raouf avait affirmé que « le territoire du Sahara Occidental occupé est devenu une plaque tournante pour le trafic de Cannabis en provenance du Maroc, et d’où transite l’essentiel de la production de cette drogue vers les pays du Sahel ».
« La culture intensive du Cannabis dans les montagnes du Rif en fait du Maroc l’un des plus grands exportateurs de drogue (au monde) et bien que le produit de qualité supérieure soit principalement destiné à l’Europe, la majorité du haschich de qualité inférieure traverse le sud du Maroc et le Sahara occidental pour alimenter les marchés de la Mauritanie et le nord du Mali », avait indiqué Raouf Farah au site d’investigation Organized Crime and Corruption Reporting Project (OCCRP).
De son côté, le représentant du Front Polisario aux Nations unies, Sidi Mohamed Amar, avait réitéré février dernier l’appel du front en direction du conseil de sécurité à « faire pression sur le Maroc pour l’amener à assumer ses responsabilités régionale et internationale, et à cesser ces actes déstabilisants et menaçants pour la sécurité et la stabilité des pays voisins et de la région tout entière ».
Il rappelle en outre que depuis le 13 novembre 2020, l’ensemble du territoire du Sahara occidental est devenu « une zone de guerre ouverte » en raison de la grave violation par le Maroc du cessez-le-feu.
Et malgré cet état de guerre, poursuit le diplomate sahraoui, « le trafic de drogue et le trafic d’êtres humains à travers le mur de sable illégal (érigé par l’occupant) au Sahara occidental se poursuivent sans relâche ».
Le représentant du Front Polisario auprès de l’ONU, avait rappelé en outre, que « le Maroc reste le plus grand producteur et exportateur de cannabis au monde », comme le confirment de nombreux rapports internationaux dont le rapport 2020 sur la stratégie internationale de contrôle des stupéfiants du département d’Etat américain et le rapport mondial sur les drogues 2020 de l’Office des Nations Unies contre la drogue et le crime ».