Il ne se passe pas une année en Algérie sans que des pertes humaines et d’importants dégâts matériels ne soient occasionnés par des inondations. Les mêmes scènes apocalyptiques de personnes et de véhicules emportés par les crues, de quartiers et de routes totalement inondés, d’effondrement d’ouvrages et d’habitations, de familles sinistrées, se répètent en toute saison à chaque pluie torrentielle. Hier seulement, les pluies diluviennes ayant affecté les wilayas de Médéa, Batna et M’sila, ont occasionné le décès six personnes et d’innombrables dommages matériels.
S’il y a une évidence que ce phénomène répétitif et dévastateur met en lumière, c’est bien l’incurie administrative. Conscientes de ce problème et connaissant avec précision les zones à risque potentiel d’inondation, les administrations locales, qui devraient au moins se charger du curage régulier des caniveaux, des avaloirs et des oueds, ne bougent malheureusement leur popotin qu’une fois la catastrophe est là.
Les responsables prévoyants et consciencieux anticipent la catastrophe avant sa survenue, s’y préparent et mettent toute en œuvre pour l’éviter. Et ce n’est pas le cas chez nous. Habitués au laisser-aller, à l’indécision, à l’imprévoyance et à la navigation à vue, certains de nos responsables ne trouvent mieux que d’invoquer comme un sésame le Mektoub, pour se dédouaner et justifier les catastrophes.
Trop, c’est trop! cela ne peut plus continuer ! Ce n’est qu’en mettant fin à cette fuite en avant et cette gabegie administrative que l’on pourra prévenir et lutter efficacement contre les catastrophes. C’est une évidence que c’est si on ne fait pas attention aux politiques et aux aménagements urbanistiques qu’on adopte, si on ne soucie pas dans nos chantiers de l’évacuation des eaux pluviales, si l’on laisse les caniveaux, les avaloirs et les oueds obstrués par toutes sortes de déchets… on aura toujours à affronter à chaque pluie ces inondations dramatiques. Pourtant les inondations dévastatrices de Bab El Oued en 2001 ayant fait près de mille morts et celle de 2008 qui a causé la mort d’une quarantaine de personnes ont poussé les pouvoirs publics à mettre au point des stratégies et des plans de lutte contre les inondations, mais à voir le nombre de villes et de routes nationales qui se retrouvent submergées par les flots à chaque averse, on ne peut que conclure que ces plans soit, ils ne sont pas efficaces, soit ils ne sont pas mis ne œuvre par les responsables en charge de le faire. Et dans les deux cas, des mesures urgentes doivent être prises pour y remédier.