En décembre 2020, lors de l’officialisation de la normalisation des relations entre le Maroc et l’entité sioniste, nous disions que le « grand reset » a été mis sur rails. Plusieurs indices renseignaient sur cette éventualité. Le lancement des hostilités de la part du Maroc contre le Front Polisario, la normalisation avec des pays du Golfe, la rencontre secrète entre MBS et Natanyahu, la reconnaissance de la prétendue marocanité du Sahara occidental par l’ex-président Trump, etc.
« Faites du bruit à l’est, attaquez à l’ouest ! », disait Sun Tzu dans ses « Stratégies ». Aussi, tout ce bruit était destiné à disperser l’attention et à préparer le terrain : l’essentiel du « grand reset » était dans la triple région maghrébo-saharo-sahélienne. Jugez-en :
L’assassinat de Deby, la prochaine visite de Netanyahu au Tchad, après avoir mis le Soudan dans la poche, la prolifération des armés étrangères au Mali, le maintien des troupes françaises et américaines « sur place », etc. Tout cela plaidait en faveur d’une imminente reconfiguration dans la région.
La disqualification de Deby pour « péremption programmé » est un indice qui ne doit pas être laissé de côté, tout comme l’interdiction aux Maliens de trouver un accord avec les groupes armés (alors que les Etats Unis l’ont fait avec les Talibans), ainsi que la volonté d’avoir (pour Macron) coûte que coûte la tête de Iyag Ag Ghali sur un billot. L’expansion du « terrorisme » vers l’Afrique de l’ouest et le Mozambique (région aurifère) devrait inciter à réfléchir aussi.
Pour notre amie Leslie Varenne, directrice de l’Institut de Veille et d’Etudes des relations internationales et stratégiques (IVERIS), « les changements sont déjà en cours », alors que pour l’analyste malien Ibrahim Ag Mohamed, « l’assassinat de Deby a été le fait de ses lieutenants et l’Elysée était au courant ».
Le « grand reset » devrait aboutir à une présence d’Israël au Sahel, à la reconduite des mécanismes de guerre au Mali, à l’afghanisation du Grand Sahara et à la disqualification du processus de paix enclenché en 2015 à Alger.
Voilà pour la théorie des dominos ; toutefois, on l’a vu et constaté, la réussite de ces plans de stratégies des puissances n’est pas aussi simple…