Au lendemain des annonces du Conseil des ministres concernant la réouverture des frontières et la reprise «partielle» des vols à compter du 1er juin, Air Algérie est plus que jamais mise sous pression et dans l’« extrême obligation » de renflouer les caisses vides.
Si les autorités misent sur la reprise, même timide des vols, pour équilibrer les finances de la compagnie, chez les cadres de l’entreprise, l’heure est au doute. Et pour cause, disent-ils : si la réouverture débutera par cinq vols quotidiens de et vers les aéroports d’Alger, Constantine et Oran, s’agit-il de cinq vols pour chaque aéroport ou cinq pour les trois villes ? Les compagnies aériennes étrangères sont-elles concernées ? Sur quels critères a-t-on opté pour 5 vols ? Autant de questions qui mettent Air Algérie réellement sur le gril.
Air Algérie fait actuellement face à une crise financière sans précédant, accentuée par la suspension du trafic aérien régulier international depuis plusieurs mois. Privée de rentrées d’argent et de devises, Air Algérie, dont les vols de rapatriement sont également suspendus depuis le 1er mars 2020, devrait reprendre du service à l’international et amortir ses pertes estimées en 2020 à environ 40 milliards de dinars.
Actuellement, Air Algérie espère pouvoir reprendre ne serait-ce que les vols de rapatriement en attendant la réouverture totale des frontières et la reprise du trafic régulier qui ne devraient pas intervenir avant quelques mois. Au bord de la faillite, Air Algérie ne voit pas le bout du tunnel. Les vols commerciaux internationaux, sa principale source de revenus, sont restés très longtemps suspendus, avec des pertes de l’ordre de 40 milliards de dinars en 2020 et une activité réduite au trafic domestique et au transport de marchandises ; de ce fait, la compagnie aérienne nationale se trouve dans une situation très, très inconfortable, nécessitant un soutien sans faille de l’Etat pour rester en vie.