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Tensions dans la triple zone maghrébo-saharo-sahélienne : l’Algérie au milieu d’un champ de mines

Dans un récent article, intitulé « Butterfly effect », nous nous appesantissions sur les effets dominos qui sont en train de tomber et de faire tomber d’autres dominos. L’attaque d’El Guerguaret avait donné le coup d’envoi. La reconnaissance par Trump, dans les « temps morts » de son mandat, de la pseudo-marocanité du Sahara occidental, l’ouverture d’un consulat émirati à Dakhla, dans les territoires sahraouis occupés, la rencontre secrète entre BMS et Natanyahu en Arabie Saoudite, l’encombrement » des mécanismes de guerre plantés aux portes sud de l’Algérie, avec le Minusma, G5-Sahel, Tabuka, Barkhane, etc. l’assassinat de Deby, l’incursion du Mossad au Maroc et au Nord-Mali (par le biais d’entreprises comme Israel Aerospace Industries, qui a été chargé d’équiper les Casques Bleus de la Minusma), etc, étaient autant d’indices qui plaidaient pour une refonte de l’Afrique du nord et du Grand Sahara. La « mise au pas » du Soudan (Après le Tchad) est édicté par la suppression des dettes que Khartoum a contracté auprès des banques et des instances internationales. 

En Libye, d’étranges partitions sont jouées : Russie, Egypte, France, Italie, Israël, Emirats arabes, Qatar et Turquie jouent le gros bras par « janissaires interposés ». 20 000 mercenaires encombrent encore le Fezzan et semblent prêts à se déverser tous azimuts aux portes de l’Algérie. Maintenus sur place, il faut attendre encore à quoi aboutiraient les jeux d’équilibre dans les stratégies de puissances. 

Hier, notre consultant au Nord-Mali, Hamata Ag Hantafaye (un vétéran de la rébellion malienne-avec Hassan Fagaga, feu Ibrahim Ag Bahanga et  Iyad Ghali), grand connaisseur des enjeux au sahel, attirait justement notre attention sur la transition qui se fait simultanément au Tchad et au Mali, « comme si le plan avait été planifié par la même main », disait-il.

Ce qui importe de préciser ici c’est que toutes ces transformations ne se font pas « à crédit », loin s’en faut. Tout à coût, tout a un revers. L’envers et l’endroit. Ceci explique le « déversement » sans précédent de plus de 8 000 migrants illégaux dans les enclaves espagnoles au Maroc de Ceuta et Melilla, sous l’œil bienveillant des autorités marocaines. Le message était clair pour l’Espagne. Pourtant, celle-ci ne soutient pas l’indépendance du Sahara occidental, mais souhaite une décolonisation correcte encadrée par les Nations Unies ». La position intermédiaire de l’Espagne sur la question sahraouie empoisonne les relations avec le Palais royal, et celui-ci n’hésite pas à utiliser la pression migratoire comme arme diplomatique face à une Espagne considérée pro-sahraoui. De plus, l’admission de Brahim Ghali, président de l’Etat sahraoui, dans un hôpital espagnol le 18 avril, avait été très, très mal ressentie par Rabat. Enfin, lorsque les États-Unis ont reconnu la marocanité du Sahara occidental en échange d’une normalisation des relations entre le Maroc et Israël, la France avait applaudi, mais l’Espagne n’a pas suivi.

Concernant l’Algérie, qui se trouve au milieu d’un champ de mines, essaye de tirer profit des brèches qui se présentent. Pour le moment, elle semble reprendre les cartes en main, tant au Mali, au Niger qu’en Libye et en Tunisie, malgré les « parasitages diplomatiques » d’usage. Avec Madrid, les choses semblent, pour le moment, « jouables ». Depuis 2011, le gazoduc Medgaz relie directement Béni Saf au port d’Almeria en Andalousie, et 60 % du gaz qui y transite est destiné au marché espagnol. Or la concession accordée par l’Algérie à l’entreprise espagnole Naturgy expire en octobre 2021.

Comme nous pouvons le voir, la normalisation avec l’entité sioniste a des contreparties d’ordre économique, militaire et géopolitique. Le point de jonction entre les alliés/partenaires d’Israël dans le Golfe c’est leur opposition à l’Iran.     

C’est le « grand reset », qui a été décidé par les « maîtres du monde », après la crise économique mondiale générée par la pandémie du coronavirus, qui se met en place ; les événements qui surviennent un peu partout dans la planète, jour après jour, confortent et confirment cette « grande réinitialisation ». 

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