Depuis Chadli Bendjedid jusqu’à Bouteflika avec son fameux « Tab djnani, mais je reste ! », on n’a jamais cessé de discourir sur la nécessité de passer le flambeau aux jeunes et leur permettre de construire un Etat fort en diapason avec les impératifs de l’époque et les nouvelles méthodes de gouvernance.
Malheureusement, ces discours n’étaient que des vœux pieux, et n’avaient aucune traduction concrète dans la réalité. Finalement, on encensait la population juvénile dont les moins de 25 ans représentaient plus 25%, dans le seul but de l’infantiliser davantage et de l’éloigner de toute responsabilité et de toute participation à la vie politique. D’ailleurs, l’auteur du fameux « Tab djnani » n’a du quitter le poste qu’il occupait depuis vingt longues années que sur la pression justement de cette jeunesse qu’on a injustement marginalisé et écarté de tous les centres de décision.
Ce déni envers ces forces vives de la nation et la mainmise des gérontocrates sur le pouvoir en Algérie a entraîné le pays dans des impasses d’où il tente actuellement, avec difficulté de se dépêtrer.
Ayant compris les dégâts causés au pays par la politique d’ infantilisation de la jeunesse adoptée depuis les années 80, les responsables actuels, issus justement de la fronde juvénile de 2019, ambitionnent de passer le flambeau, de manière certes prudente mais évidente, aux nouvelles générations.
Le nouveau code électoral qui prône en faveur d’institutions élues rajeunies avec plus de femmes et de diplômés est une preuve de cette volonté à en finir avec cette mise à l’écart de la jeunesse de la vie politique et publique. En effet, le nouveau code électoral exige des participants aux élections locales et législatives, la présentation de listes dont la moitié des candidates ont moins de 40 ans.
C’est d’ailleurs ce qu’on peut constater dans la campagne en cours pour les élections législatives prochaines. Pour la première fois, les jeunes marquent fortement leur présence dans une joute électorale, auparavant réservée aux délinquants de la Chkara et aux quémandeurs de quotas. C’est un bon début et c’est une bonne chose pour peu que notre scène politique soit assainie de toutes les pratiques malsaines et malhonnêtes qui l’ont gravement avili notamment durant le règne de Bouteflika.
L’assainissement de la scène politique et le rajeunissement des institutions élues, tels sont les deux défis inscrits dans l’agenda à court terme du président Tebboune. Ces deux défis seraient-ils concrétisés avant la fin de l’année en cours ?