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Goïta « indéboulonnable », l’ONU, la Cedeao et l’UA impuissantes: Alger se méfie des « coups fourrés »

Au lendemain du pronunciamiento n°2 opéré par le colonel Assimi Goïta – qui agit plus qu’il ne parle, ni les Etats Unis, qui menace de suspendre leurs aides au Mali, ni le Conseil de sécurité de l’ONU, qui a exigé le retour à la Transition civile, ni la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest, qui a presque entériné le putsch, ni encore moins l’Union Africaine, qui, curieusement, n’a pas condamné les militaires, n’ont pu perturber l’plomb et la sérénité du colonel. L’antécédent Tchad a fait école très vite. On a avalisé là-bas, il fallait avaliser ici. 

Etant donné qu’il est encore trop tôt pour apprécier la situation, jauger les conséquences et prévoir l’action à entreprendre, Alger se méfie des plans de sous-sol. Car des plans existent. Sinon le colonel aurait été incapable de tenir le coup, sachant qu’il était sous la menace de sanctions économiques qu’il ne pourrait pas supporter.

On a dit à Bamako, qu’il y avait une odeur russe dans le putsch, s’appuyant la présence de pro-Russie dans le staff de Goïta. On annonce aussi que, le 28 mai, peu après son coup d’État contre N’Daw et Moctar Ouane, le colonel Assimi Goïta annonce que le poste de Premier ministre reviendra au M5. Celui-ci désigne Choguel Maïga pour la fonction. Dans cette perspective, certaines sources bien informées à Bamako disent que Choguel, encore un pro-Russie, pourrait remettre en cause le Plan de paix d’Alger. 

Mais rien n’est plus fallacieux. Si la Russie a intérêt à ne pas perdre pied au Mali, son mode opératoire s’appuie rarement sur les coups de force, Moscou préférant plutôt l’aide logistique et la coopération militaire. Mais il est tout autant vraisemblable que si le colonel « deux fois putschiste » avait senti sa disqualification au profit de Ouane (très proche de l’Elysée) et avait eu l’accord russe, son coup de force s’en trouverait dès lors expliqué.

Ce qui intéresse Alger surtout, c’est que les choses ne s’en affectent pas outre-mesure et que les « accords d’Alger » puissent aboutir afin de contrecarrer les plans de guerre plantés au cœur de l’azawad, c’est-à-dire aux portes sud de l’Algérie. Pour l’instant, au Mali le calme règne : Bamako est restée tranquille, le Nord, foyer des tensions et des rébellions, attend la suite de ce que sera le programme Goïta. 

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