De l’extrême pic de Masqat-Oman au sud du Golfe, à Amman ou au Caire, les monarchies arabes semblent avoir découvert le pays de rêve, c’est-à-dire une portion d’Occident libéral et séduisant enclavée à quelques bornes de leurs ennuyeuses capitales. Ils se sont mis à rêver puis à courir dès que Trump leur eut donné le signal en déclarant Jérusalem capitale de l’Etat sioniste au Moyen Orient. Et l’on a vu les pays du Golfe, sans exception aucune, nouer des rapports étroits avec l’ennemi éternel, en ouvrant des ambassades et en échangeant des rapports commerciaux avec Tel-Aviv, jusqu’à ce que Netanyahu ne leur rappelait la vraie nature de cet « Etat voyou », en ciblant les enfants de Gaza par l’aviation sophistiquée mise à sa disposition par les grandes puissances.
Dans une vidéo mise en ligne par la chaîne Shahed, Abdellah Bouadjmi, un opposant au régime de Rabat, dénonce la mainmise d’Israël sur l’ensemble des secteurs sensibles au Maroc. Il révèle notamment qu’« il n’est plus question aujourd’hui de normalisation mais d’hégémonie dans l’agriculture, l’économie, la culture, la politique, y compris dans les waqfs et les affaires religieuses qui sont désormais mis sous la tutelle de Guy Aderay, un juif sioniste proche du frère du ministre de l’Intérieur, dans le gouvernement actuel de Netanyahu ».
Désormais, il n’est plus question de normalisation mais de contrôle total des postes de souveraineté à Rabat, ajoute-t-il. Bouadjmi révèle que lui et son équipe ont écrit un livre blanc sous le titre « El kharab ala el bab » (« le Désastre à nos portes ») où ils dénoncent avec témoignages, photos, rapports, noms et identités des personnes classées sous l’étiquette « fidèles d’Israël »qui menacent l’unité du Maroc. Selon ses prévisions, il estime qu’ à ce rythme, le Maroc sera divisé en six entités avec leurs drapeaux, hymnes, territoires, etc. Mais le pire est ce qui attend le Maghreb arabe dans sa totalité, qui va connaître ses pires moments grâce au concours des pions internes dont il a mis à jour la liste avec photos.
« Il n’est plus question de normalisation mais de destruction », précise-t-il, « leur projet est unique et indivisible ; il concerne autant le Maghreb que le Machrek ». Comme il révèle l’existence d’au moins cinq centres (dont il cite des noms) d’instruction militaire, supervisés par Yehouda Avizal et le chef des prisons de Tel Aviv en personne. Il dit que lui et son groupe ont présenté un rapport détaillé en conférence de presse ; c’est-à-dire que le dossier de ces mercenaires n’est plus un secret d’Etat mais que le Makhzen laisse faire sans aucune gêne.
Voilà un témoignage capital mais courageux du groupe Bouadjimi dont un de ses membres (Abdelkader Brahimi) a été accusé de démence et interné dans un centre psychiatrique au Maroc après qu’il ait révélé l’existence de centres d’entraînement d’agents pro-israéliens au Maroc.
