L’action diplomatique et économique envers la Libye a porté ses fruits. L’ouverture du poste frontalier de Debdeb-Ghadamès vient au moment propice consacré les efforts de l’Algérie. D’un côté, le retour en force de l’Algérie en Libye ouvre un marché majeur en Afrique du Nord, à un moment où l’économie mondiale connaît une récession mortelle, et d’un autre côté, l’Algérie pourrait, comme pour le Mali, présenter son plan de paix en Libye en pôle position.
Les interférences occidentales en Libye depuis dix années n’avaient fait qu’exacerber les tensions, créant des milices et des para-gouvernementaux qui n’ont laissé que peu de chances au processus de paix. L’Algérie qui a pris part à la construction de la paix en Libye peut aider à reconstruire le pays économiquement, après le rapprochement consacré par l’ouverture du poste frontalier de Debdeb-Ghadamès.
Les experts économiques ont fortement plaidé en faveur d’une zone de libre échange entre les deux pays, estimant nécessaire une telle perspective pour consolider leur intérêt mutuel et asseoir une relation économique fondée sur le principe gagnant-gagnant. Le marché libyen, qui a toujours été très rentable pour les entreprises algériennes, verra le retour de Sonatrach, de Naftal, de Kanagaz, etc. et consacrera l’externalisation des entreprises algériennes, de même que cette ouverture va attirer les IDE libyens avec ouverture des frontières, une ligne aérienne quotidienne, une ligne maritime, promulgation de lois, mettant en exergue une étendue frontalière de plus de 1000 Km.
Les échanges avec la Libye s’opérant via la Tunisie, il sera automatiquement mis fin à l’intermédiaire entre deux pays voisins, au regard des coûts substantiels que cela implique. Le commerce se fera suivant des lignes directement reliés, les Libyens eux- mêmes réclament aujourd’hui « à traiter directement avec les Algériens».
L’ouverture du point frontalier Debdeb-Ghadamès et la réactivation de l’ancienne ligne maritime Alger-Tripoli sont deux axes prometteurs pour les deux pays. Et qui feront surtout pièce aux tentatives de parasitages qui depuis dix ans avaient gravement endommagé les intérêts de l’un et de l’autre des deux pays voisins.