L’embrasement brutal des prix de l’acier enregistré sur les marchés internationaux pèse désormais très lourd sur les contrats des entreprises de construction. Un phénomène causé par la crise sanitaire mais pas seulement.
Au cours de la semaine dernière, l’organisation apoce a indiqué que les prix de rond à béton ont atteint des pics inédits dépassant la barre des 12000 da le quintal. Dans les détails, le diamètre (t08) est proposé à 12300 da (t12) à 1200 da (t14) à 12500 da (t16) à 12100 da.
Peu ou prou connaisseur des mécanismes du commerce international, les intervenants dans le marché de la construction et de vente les matériaux de construction imputent cette hausse subite et inédite à la seule imposition de nouvelles taxes sur les intrants dans la production de cette matière essentielle dans le domaine de la construction, ce qui n’est pas tout à fait faut, mais les causes directes de cette flambée des prix renvoie à une forte perturbation qui ébranle le marché international depuis plusieurs mois déjà.
En effet, avec la crise sanitaire, l’arrêt brutal de l’activité industrielle en Europe mi-mars, et un effondrement de la demande finale, les sidérurgistes avaient décidé d’arrêter les hauts fourneaux. Et malgré le redémarrage économique, la majorité des gros producteurs ont fait le choix de ne pas redémarrer les hauts-fourneaux. De ce fait, les stocks excédentaires se sont épuisés au moment où la demande a continué à croître, induisant des tensions sur les prix.
Ainsi la hausse brutale des prix s’est donc accompagnée également d’une raréfaction des produits voire d’une pénurie qui a touché plus sensiblement la filière ferraille (métaux de récupération traités en aciérie électrique), qui est celui majoritairement utilisé par le BTP pour ses poutrelles, ses profilés laminés, ses ronds à béton et autres armatures. Concrètement, il s’est créé une bulle spéculative autour des prix de la ferraille et du rond à béton en particulier dont on ignore quand elle va exploser.
Si en l’espace d’un mois et demi les prix moyens ont augmenté de plus ou moins 50% sur les marchés internationaux.la question d’un retour à la normale semble ne pas être pour bientôt, sachant que les besoins en fer à béton pour l’Algérie sont estimés à plus de 9 millions de tonnes/an au moment où la production nationale n’assure que 3,2 millions de tonnes.
Quoiqu’il en soit, les répercussions de l’envolée inattendue des prix du rond à béton commencent à se faire sentir chez les professionnels du bâtiment dont l’offre en logements, notamment, va devoir impacter sur les prix du mètre carré bâti.
Ainsi, ce sont à terme les prix des logements qui vont connaître une hausse au moment où le gouvernement a décidé de maintenir ses programmes de construction de logements et de lancer des incitations en direction des promoteurs immobiliers privés pour les pousser à s’investir davantage dans la participation à l’augmentation de l’offre nationale de logements.
La temporisation, voire l’arrêt, des chantiers à cause de cette crise du rond à béton, pourrait également avoir des répercussions sur le marché des autres produits et matériaux de construction à défaut de demande.