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Argent détourné: Les déclarations d’intention exigent un pas dans la « jungle des procédures »

Depuis la parenthèse Boudiaf, l’argent détourné à l’étranger n’a pas été rendu. Idem pour le cas Khalifa dont l’argent s’est volatilisé sous les semelles de ceux qui étaient chargés de le faire rapatrier.

Il y a à présent le procès en cours, en France et en Suisse, sur des biens immenses, acquis par Riad Salamé, l’ancien gouverneur de la banque centrale libanaise. Il y a eu avant lui les enquêtes sur les biens des Kadhafi, Ben Ali, Moubarak, Bokassa, etc. Mais rien n’a été rapatrié des banques suisses, au nom du sacro-saint secret bancaire. 

 Aujourd’hui, les autorités algériennes font face au même dilemme de rapatriement de l’argent détourné par les hommes d’affaires liés au clan et qui crèchent à présent dans les prisons. Comment faire ? Quelles sont les conventions internationales qui permettent le rapatriement de l’argent détourné à l’étranger ? La réponse de Mahieddine Tahkout dans un des procès est révélatrice quand il disait ne rien donner comme s’il était certain que les autorités n’avaient aucun recours pour le faire.

Faut-il rappeler que le président Tebboune avait annoncé en campagne électorale, lors de la dernière présidentielle, qu’il allait rapatrier l’argent détourné. Le ministre de la Justice est revenu sur le sujet récemment en annonçant l’initiative des autorités à rapatrier cet argent dont on ignore les montants. 

Deux figures de l’opposition ont alimenté le débat, en campagne des élections législatives en cours. Le président du Parti El Moustakbel, Abdelaziz Bélaid, propose carrément la « négociation » avec les oligarques emprisonnés pour trouver un deal pour rapatrier l’argent du peuple. Cela voudrait dire que ces derniers seraient sollicités pour signer des chèques mais quelle serait la contrepartie ? Faudrait-il aller jusqu’à les libérer si les sommes sont conséquentes ? Cela voudrait dire qu’ils vont fixer le prix de leur liberté ?

Le président de Jil Jadid, Sofiane Djilali, est d’un tout autre avis. Selon lui, ces gens « méritent la prison » et ils doivent y rester, relevant dans la foulée que certains parmi eux sont analphabètes et « ne savent même pas remplir un chèque » et qu’ils travaillent pour d’autres.

Le débat n’est qu’à son début. Mais on n’a jamais vu les Suisses charger des lingots d’or ou des pelles de billets de banque dans des camions qui seraient envoyés vers les pays d’origine de ces richesses spoliées. 

Mais cela serait possible dans la mesure où des conventions établies entre Etats le permettent. Ce qui sous-entend des négociations serrées pour passer des protocoles dans ce sens, en exerçant des pressions comme cela s’est fait pour d’autres dossiers bien plus compliqués. Il faudrait s’attendre à ce que l’Etat algérien y mette tout son poids pour se faire rembourser. Dès lors il n’aura pas à négocier avec des hors-la-loi. 

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