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Discours provocateurs

Malgré les engagements du président de la république, en début de son mandat à ne tolérer aucun discours incitant à la fitna et malgré la promulgation de loi sur la prévention et la lutte contre la discrimination et le discours de haine, il est encore des personnalités publiques qui tiennent des propos répréhensibles et outrageants sans qu’ils soient rappelés à l’ordre. Abdelkder Bengrina, le chef du parti El-Binna, en campagne pour les élections législatives du 12 juin, vient encore une fois, de commettre un impair qui a généré une vague d’indignation sur les réseaux sociaux. Dans le prolongement de ses attaques contre Tamazight qu’il a considérée, lors des débats sur la révision de la constitution, de « résidu du clan de la issaba », cet individu sensé pourtant respecter et défendre la constitution et toutes les lois de la république, a qualifié, avec une légèreté surprenante, Tamazight qui est pourtant consacrée langue nationale et officielle, comme « une chose ».

Ne se suffisant pas de réduire, par mépris, un des fondements identitaires majeurs du pays, en « chose », il s’en est pris également à la Kabylie à laquelle il reproche une panoplie de griefs farfelus dont elle est totalement innocente. En plus de l’accuser d’avoir retardé le déclenchement de la révolution de 1954, il l’accuse aussi d’être « faiseuse de rois » et de région privilégiée dans la répartition des budgets étatiques. Cette nouvelle sortie, de cette ancien ministre de Bouteflika, qualifiée par de nombreux internaute d’intolérable et de haineuse, ne doit pas restée impunie au risque d’encourager les promoteurs de la fitna à tenir des discours encore plus provocateurs. La présente campagne électorale qui se déroule dans un contexte très particulier a besoin de discours rassembleurs, fraternels, axés sur les véritables préoccupations des citoyens, et n’a que faire de bravades discriminatoires et d’attaques injustes contre une région qui ,n’a d’ailleurs, que trop souffert . 

La stigmatisation, la calomnie, la haine contre des référents identitaires inscrits dans le sang dans la constitution ne peuvent qu’alimenter les tensions et les déchirures qui ne travaillent pas l’intérêt national. Nul n’a le droit d’exploiter la liberté d’expression pour porter atteinte à la cohésion nationale. Ce serait une indélicatesse de laisser ce genre de discours sans sanctions, d’autant plus que le président de la république a toujours insisté sur la lutte contre les discours haineux et sur la moralisation de la vie politique et publique.

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