Honni, vilipendé, vomi, renié, dénoncé par le Hirak depuis le premier jour, le 22 février 2019, le FLN -en fin stratège de la manipulation- a profité de la première occasion offerte pour abattre le Hirak.
Désormais on entre dans la phase après-Hirak, depuis que l’une de ses principales cibles, le FLN, vient d’effecteur un retour en force, de manière prodigieuse et par les urnes-SVP. Il a montré à ses ennemis autant qu’amis concurrents qu’il resté ancré dans la société, quelles qu’en soient les secousses telluriques auxquelles il serait soumis.
En réalité, le FLN n’a effectué aucun exploit en arrachant 105 sièges ; il a seulement profité des erreurs de l’adversaire pour se relever. Connaissant pourtant la structuration et les réseaux dont il dispose, le Hirak a fait fi de cet arsenal pour lui déclarer la guerre à coups de slogans hostiles, sans prendre le temps d’élaborer une stratégie.
Pareil pour les autres partis et indépendants. Commençons par ces derniers. Ce sont généralement des gens sans passé politique notable ; ils viennent en grande majorité de la société civile ou de partis mais sans attache partisane, ni du Hirak comme aiment le claironner certains. A ce niveau de lecture, il est clair que les indépendants avec 78 sièges à l’APN, en deuxième position, vont avoir droit à un groupe parlementaire conséquent qui doit à chaque fois (lors de la proposition des lois) négocier. Mais l’on sait que le RND qui souffre de crédibilité depuis le dernier scrutin ne sait plus à quel saint se vouer. Il va sans dire qu’il entrera dans les combinaisons du pouvoir, sans pouvoir constituer une majorité avec le FLN en lui ajoutant ses 57 sièges. Il faudra encore négocier avec le MSP (64 sièges) ou, à défaut, avec El Moustakabal de Abdelaziz Belaid (48 sièges) classé devant El Bina de Abdelkader Bengrina (40 sièges). Mais en toute logique, les trois partis du centre nationaliste (FLN, RND et Moustakbal) auront la majorité confortable avec 210 sièges. Dans ce cas de figure, le choix du gouvernement ne posera aucun problème. Mais le MSP, qui a revendiqué la première place avant l’annonce des résultats, veut conduire le gouvernement mais ce n’est qu’un vue de l’esprit parce qu’en additionnant les sièges du Bina il n’aura que 104 sièges, ce qui est loin de faire le compte. Il devra négocier avec le FLN pour entrer au gouvernement. C’est ce que dévoilent le propos victorieux de Abderezk Makri depuis un certain temps.
Il y aura dans l’hémicycle d’autres voix discordantes des partis sanafirs qui ont entre 3 et 1 sièges mais qui vont faire beaucoup de bruit pour se faire entendre. Et il ya enfin les grands perdants comme Jil Jadil de Sofiane Djilali et le FNA de Moussa Touatir et le parti de Djabellah qui ont été laminés.
Sur l’autre rive, il y a les partis du boycott comme le PT, le FFS, le RCD, etc. qui vont attendre encore cinq avant de revenir à l’hémicycle, si rien de grave ne se produit d’ici là.