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Législatives: Les résultats confirment que la mentalité sexiste domine

Quoique que l’on puisse dire ou argumenter, rien n’ôtera à cette réalité qui fait que l’intérêt pour les droits politiques et civiques des femmes n’avait pu prendre l’inespéré relief sans l’avènement des révolutions arabes. 

Pour notre pays et bien que le mouvement de contestation politique et social avait été limité, géographiquement et numériquement, la mobilisation des femmes en avait été une composante prépondérante. Le pouvoir incarné par Bouteflika avait jugé urgent d’accélérer une réforme amorcée en 2008, lorsque la Constitution a été amendée pour instaurer un nouvel article 31 bis permettant l’augmentation ; des chances d’accès des femmes à la représentation dans les assemblées élues. Jusque-là et comme le démontrent les chiffres, la présence des femmes dans les institutions publiques et dans les sphères de prise de décision en Algérie était très faible. Trois femmes seulement détenaient des portefeuilles ministériels au gouvernement. Elles n’occupaient que 7,7 % des sièges à l’Assemblée Populaire Nationale de 2007, seules 7 femmes, toutes désignées par Bouteflika siègent dans le Conseil de la Nation composé de 144 membres, seules trois femmes sur 1 451 sont élues maires, en 2007, et une seule femme sur 48 était désignée au poste de wali.

En réalité, le 10 mai 2012 avait été une date importante dans l’histoire des femmes en Algérie. Les élections législatives de cette époque avaient en effet permis à 146 femmes d’accéder à l’Assemblée populaire nationale, soit un taux de 31,6 %, alors qu’il n’était que de 7,7 % auparavant, puisque seulement 29 femmes ont siégé dans la précédente législature (2007-2012). Ainsi, avec les résultats des élections de mai 2010, l’Algérie était au premier rang dans le monde arabe et le 28ème rang à l’échelle internationale en matière de la représentation des femmes aux parlements nationaux.

Pendant toutes les étapes des élections passées, les femmes, qui représentaient plus de 45,5 % du corps électoral et la moitié de la population, était très courtisées par les partis politiques en tant que candidates, mais également comme électrices. Durant les législatives de 2012, la présence des femmes dans ces élections avait été significative ;  7 700 femmes s’étaient portées candidates, soit un taux de candidature de 30 %. Leur forte présence dans des secteurs comme l’éducation, la santé et la justice a permis aux partis politiques de trouver des candidates potentielles.

Dans le fait, cette présence féminine avait par ailleurs entraîné un rajeunissement des candidatures : plus de 62 % des candidates aveintmoins de 40 ans, alors que ce taux était de 44 % seulement chez les hommes et au total, 146 sièges avaient été obtenus par les femmes, soit 31,6 % du total, 

Les résultats des élections législatives et locales n’avaient guère bouleversé l’ordre partisan puisque tout comme en 2012 le Front de libération nationale (FLN) et le Rassemblement national démocratique (RND) ont raflé la majorité des sièges au parlement et la présence féminine ne s’inscrivait que dans une logique décorative destinée à donner l’image d’un parlement représentatif. La quasi majorité des femmes députées de l’époque n’avait aucune expérience en politique et la plus part d’entre elles ne jouissait d’aucune compétence ou de niveau d’instruction digne d’être mentionné.

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