Le niveau élevé des taux d’intérêt demandés par les banques ont de tout temps préoccupé les responsables algériens qui reconnaissent après coup, que le financement en Algérie demeure l’un des plus chers dans le monde. En effet, et concernant notamment la branche des crédits à la consommation, de nombreux observateurs nationaux et même étrangers se demandent à savoir pour quelles raisons des institutions financières algériennes perçoivent-elles des intérêts aussi élevés ? et surtout à savoir comment les pouvoirs publics ont-t -ils donné leur aval à une telle pratique sur le plan politique ?
Face à cette situation doublement pénalisante et sur le plan économique et sur le plan social, les responsables de la banque d’Algérie ont décidé de recourir au plafonnement des taux d’intérêt pour tenter de régler ces problèmes.
Ainsi, la BA a adopté le système du « seuil », pour plafonner les taux d’intérêt des finances bancaires au cours du second semestre de l’année en cours. Ce seuil s’appliquera principalement aux crédits à la consommation, aux crédits à l’habitat, aux prêts locatifs et aux prêts à court, moyen et long terme.
Désormais, le taux d’intérêt effectif moyen est porté à 7,61%, alors que le seuil du second semestre de l’année en cours est fixé à 9,13%. Concernant le crédit à la consommation, le taux moyen du premier semestre a été fixé à 9,84%, et le seuil d’intérêt du second semestre a été relevé à 11,81 pour cent.
Pour ce qui est des prêts à court terme, le taux d’intérêt moyen des six premiers mois de l’année en cours a été fixé à 7,64 %, tandis que le seuil a été fixé à 9,16 %, et le taux d’intérêt moyen des prêts à moyen terme a été fixé à 7,39 %, tandis que le seuil pour le deuxième semestre a été fixé à 8,87 pour cent,
Pour les prêts à long terme, le taux d’intérêt moyen au cours des six premiers mois a été estimé à 8,26 pour cent, tandis que le seuil a été fixé à 9,91 pour cent, et pour le logement prêts de financement, le taux d’intérêt moyen au cours des six premiers mois a été estimé à 6,79 %, alors que le seuil a été fixé à 8,15 %, les prêts locatifs « Leasing » ont fixé le taux moyen du premier semestre à 11,88 %, et pour le second semestre à 14,26 pour cent.
Comme on peut le constater, les taux d’intérêts demeurent très élevés malgré la décision portant leur plafonnement, une contraintes qui conjuguée à la gestion bureaucratique du marché financier fait du financement en Algérie l’un des plus chers au monde et démotive l’investissement sachant, par ailleurs, 90% des PME/PMI Algériennes sont de type moyen et que les taux d’intérêt des crédits moyens et des microcrédits sont plus élevés que les taux d’intérêt bancaires.
Dans la pratique, les décideurs qui fixent les limites supérieures des taux d’intérêt ne tiennent généralement pas compte de la structure des coûts du crédit moyen et du microfinancement dans leurs calculs. Ils prennent en fait pratiquement toujours pour référence le secteur, moins onéreux, des banques commerciales qui consentent des prêts de montants plus importants. Cette manière de procéder signifie que, dans bien des cas, les pouvoirs publics éprouvent des difficultés, sur le plan politique, à fixer les plafonds à des niveaux suffisamment viable permettant aux activités économiques de prospérer.
S’il est vrai que nos entreprises qui réussissent à obtenir des prêts dont le taux d’intérêt est plafonné devront supporter les charges liées à l’intérêt à payer, un nombre bien plus important de banques étrangères en profiteront le plus de ces nouvelles mesures de plafonnement consacrées par la BA.