Le président de la République a entamé des consultations politiques en prévision de la formation du nouveau gouvernement. Ces consultations post-législatives, premières du genre dans les mœurs politiques du pays, menées avec les dirigeants des partis politiques et les représentants des indépendants vainqueurs aux législatives du 12 juin 2021, va permettre au président de la république de tâter le pouls de ces vainqueurs et de connaitre les attentes, les engagements et même les prétentions des uns et des autres avant de statuer sur la composante du future gouvernement.
Les offres de services qui pleuvent sur le président de la république depuis l’annonce des résultats des législatives, montrent déjà les appétits de leurs auteurs à arracher de bonnes places aussi bien au sein de l’APN que dans le nouveau gouvernement.
Le Mouvement de la société pour la paix (MSP), troisième force avec 65 députés dans le nouveau échiquier politique, montre déjà ses dents et se démène sur tous les fronts pour faire fructifier sa victoire par des portefeuilles de souveraineté dans le prochain gouvernement ou par la présidence de l’APN.
Les indépendants qui se sont empressés d’annoncer, avant même la validation des résultats du scrutin par le conseil consultatif, leur soutien total à la démarche du président Tebboune dans l’édification de la nouvelle Algérie, attendent de leur coté un retour d’ascenseur.
Idem pour le FLN et le RND que le Hirak a mis carrément hors-jeu et qui reviennent renforcés par des scores électoraux inattendus. Les vainqueurs du scrutin ne veulent pas que leur victoire, même relative au regard du taux de participation, reste sans réels prolongements dans toutes les institutions de l’Etat.
C’est de bonne guerre et c’est dans la logique des choses ! Les forces politiques sorties des urnes doivent avoir leurs mots et leurs places dans le devenir du pays. D’ailleurs, le communiqué de la présidence de la république note que les chefs de partis seront reçus au palais d’El Mouradia «selon l’ordre des résultats définitifs annoncés par le Conseil constitutionnel», pour dire le poids de la représentativité populaire.
Toutefois, les conditions dans lesquelles se sont déroulées ces élections et les faibles taux de participations rendent les desiderata de ces « mal élus » inopportuns et donnent au président de la république toute la latitude pour constituer un gouvernement sans trop tenir compte des résultats. En tout cas tout porte à croire, au vu des exigences du moment , que c’est l’option de la réalisation du consensus national et de la formation d’un gouvernement d’union nationale, qui va l’emporter dans le choix des nouveaux ministres.