Affaiblies par la crise de la pandémie de Covid-19 qui les a contraints à un « congé sabbatique », les entreprises algériennes attendent des pouvoirs publics des mesures d’aide et d’assistance fortes pour éviter que leur situation ne se dégrade davantage. Elles sont déjà nombreuses, celles qui pensent déjà déposer leurs bilans si aucune intervention de l’Etat ne vienne les sauver.
Certes les entreprises ont été touchées par la crise sanitaire de manière différenciée, que l’onde de choc économique n’a pas été ressentie avec la même intensité par toutes les entreprises, mais aucune entreprise n’a échappé aux effets de la crise.
Les chiffres donnés par l’étude établie par le Centre de recherche en économie appliquée pour le développement (CREAD), donnent, dans ce cadre, un éclairage sur l’état actuel des entreprises. 12% d’entre elles ont procédé à la réduction de leurs effectifs, 10% ont opté pour le report de leurs investissements, 11% envisagent la dissolution… ces quelques chiffres montrent, que d’une manière ou d’une autre, la crise a impacté sur l’ensemble des entreprises.
Sachant le poids de l’informel dans notre pays, l’on se demande combien d’emplois ont été perdus durant cette période et qui n’ont été répertoriés dans les chiffres officiels?
Pour les opérateurs, les mesures engagées jusqu’à présent par les pouvoirs publics pour venir en aide aux entreprises en difficulté sont largement en deçà des attentes. Ils estiment qu’on ne peut relancer la machine économique, après une panne d’une année, avec des demi-mesures et des aides au tire-boulette ! Pour eux, les grands maux nécessitent, non pas des palliatifs, mais des grands remèdes !
Aussi plaident-ils pour des mesures courageuses à savoir, l’amnistie fiscale, la création d’un fonds spécial pour le soutien des entreprises, l’accès à des crédits exceptionnels avec un taux bonifié et la mise en place d’un dispositif pour couvrir les fluctuations du dinar. On sait d’ores et déjà que le gouvernement ne répondra pas favorablement à ces doléances en raison de la difficulté à identifier clairement les entreprises, réellement mises en grave difficulté par la pandémie.
Les outils employés jusqu’à présent pour dresser l’état des lieux des entreprises au niveau national ne sont pas fiables et ne donnent qu’un tableau imprécis sur lequel on ne peut pas s’appuyer pour adopter une stratégie nationale de soutien aux opérateurs.
Le groupe de travail installé fin mai par le ministère des Finances en vue d’élaborer un rapport exhaustif sur l’impact provoqué par la crise sanitaire sur la situation économique et financière du pays, sortira-t-il avec des conclusions en faveur des opérateurs ? En tout cas, c’est le souhait de tous ces opérateurs, actuellement au bord de la faillite.