Les accidents tragiques survenus en moins de 48 heures consécutivement à Constantine, Bordj Badji Mokhtar et à Ghardaïa nous rappellent encore une fois de l’urgence nécessitée de se pencher sur le phénomène du « terrorisme routier » qui ne cesse d’endeuiller les familles et de peser lourdement sur le trésor public.
Depuis des années que l’on parle de ce phénomène qui classe l’Algérie parmi les pays qui enregistrent un nombre très élevé d’accidents de la circulation, sans pour autant que des décisions énergiques ne soient prises pour limiter de sa nocivité. Tout le monde l’a constaté, c’est la permissivité et le laisser-aller partout. Les automobilistes habitués à fouler au pied le code de la route, conduisent sans tenir compte d’aucune règle.
Attrapés en flagrant délit d’un acte illégal, certains d’ente-eux font appel à leur connaissance et leur permis leur est rendu illico presto. Tant que le clientélisme et le piston règnent sur les routes comme partout d’ailleurs, il sera difficile de lutter contre ce phénomène généré justement par « l’absence de l’Etat ».
Les bilans tragiques qui se succèdent chaque année auraient du inciter les autorités à prendre des mesures radicales pour minimiser ce phénomène mais l’ambiance délétère entretenue par la issaba du temps de Bouteflika où la loi n’est jamais respectée a laissé ce phénomène prendre des proportions alarmantes.
En 2019, il est enregistré au niveau national 22.507 accidents de la route ayant fait 3.275 morts, en 2020 c’est plus de 18.949 accidents causant 2.844 morts et durant les cinq premiers mois de 2021, il est enregistré 10.292 accidents causant 1.300 décès et 13.600 blessés. Ces hécatombes générées par le laxisme et le mépris des lois doivent cesser. Et il revient à l’Etat de mettre tous les dispositifs nécessaires pouvant contribuer à la réduction de ces accidents.
Il y a d’abord le code de la route qui doit être appliqué scrupuleusement partout et pour tous. Quand de simples citoyens voient ceux-là même sensés faire respecter le code de la route, le bafouer, ils perdent complément confiance et ne donnent plus crédit au code de la route.
Seule l’application stricte et rigoureuse du code de la route avec renforcement des sanctions contre les contrevenants peut améliorer la sécurité sur nos routes. Certains proposent déjà la peine d’emprisonnement pour certains délits routiers. En tout cas les derniers accidents sont une ultime alerte pour examiner avec sérieux ce phénomène et mettre en place les mécanismes capables de rendre les routes moins dangereuses pour tous les usagers.