La bureaucratie et l’instabilité juridique chronique ont empêché, depuis de longues années, en Algérie, l’instauration d’un climat d’affaires propice à l’investissement et la bonne gouvernance économique. Tout le monde l’a constaté, les outils juridiques devant réglementer l’activité économique changent d’orientations comme des girouettes et pour toute initiative entrepreneuriale, il faudrait être armé de la patience de Job pour supporter les douloureuses démarches et les coûteux efforts à entreprendre sans pour autant être sur de l’aboutissement du projet envisagé.
Ce n’est un secret pour personne, tout est fait pour entretenir le flou, servir les intérêts de la « issaba » et répulser les opérateurs nationaux et étrangers. La Constitution a consacré pourtant la liberté d’entreprendre et l’autonomie de gestion, mais dans les faits on continue à agir comme si cet article de la constitution n’existe pas, en soumettant les entreprises et la promotion de l’investissement à toutes sortes d’oukases rébarbatifs.
Le séminaire organisé lundi passé par le Conseil national économique, social et environnemental (CNESE), sous le thème « Gouvernance des entreprises publiques économiques : le rôle des conseils d’administration », a mis le doigt sur bon nombre d’obstacles et de freins qui inhibent encore la relance de l’investissement et la dynamisation de l’entrepreneuriat. Pour les participants à ce séminaire le renouveau économique et la compétitivité entrepreneuriale et managériale sont étroitement subordonnés aux lois réglementaires et aux méthodes de travail.
Autant pour les entreprises publiques économiques sur lesquelles s’est penché ce séminaire que pour les entreprises privées , un cadre réglementaire approprié et une bonne gouvernance sont nécessaires pour toute compétitivité et toute réussite.
Les blocages empêchant le renouveau économique sont connus maintenant de tous, de l’expert au simple citoyen. Et aucune revitalisation économique n’est possible sans que soient levés tous ces blocages. Le nouveau gouvernement doit sans attendre procéder à une révision judicieuse de l’arsenal juridique et bancaire pour créer un climat permettant de séduire et de remettre en confiance les investisseurs.
L’Algérie qui a trop perdu de temps et de l’argent, n’a plus le droit à l’erreur et surtout aux mêmes erreurs ! Il est grand temps d’en finir avec cette manie de changer des lois à tout bout de champ. Il est grand temps d’éradiquer la bureaucratie à tous les niveaux ; sans cela on sera encore là, l’année prochaine à faire du surplace à parler encore et encore des ratages de notre économie et à faire dans le faux marketing économique en faveur de notre pays.
Le temps où les lois d’investissement sont taillées sur mesure pour les nababs du système est révolu. Place maintenant à des lois solides, des lois qui durent, élaborées au seul profit du pays et de sa population. L’Algérie a trop souffert de la volatilité juridique! Le temps est venu de mettre le holà.