Conséquence d’une double conjoncture marquée par une crise sanitaire contraignante aux lourdes conséquences sur le plan économique et d’un tarissement des épargnes des ménages des suites du renchérissement des prix des produits de consommation, les prix de l’immobilier ont perdu 30 % de leur valeur au cours de premier semestre 2021.
Dans le détail, les prix des logements collectifs se maintiennent mieux, comparés à ceux des logements individuels. Les premiers ont perdu près de 6 % depuis 2017 tandis que les seconds ont perdu 27%. En revanche, les prix des logements sur le marché restent au-dessus du pouvoir d’achat des ménages et rétrécissent l’abordabilité du logement en Algérie, laquelle se calcule sur la base d’un salaire moyen de 41.000 DA pour un salarié unique, sachant que le nombre d’années nécessaires pour l’acquisition d’un logement est de 15 ans pour le collectif et de 39 ans pour l’individuel ; selon les estimations dressées par la Caisse Nationale du Logement, CNL.
Dans le détail et toujours selon les estimations de la Caisse nationale du logement (CNL), le prix de cession moyen du mètre carré (m2) au niveau de la wilaya d’Alger est estimé à 200.278 dinars (DA) alors que le prix moyen des loyers dans la capitale est évalué à 626 DA/m2, Le prix de cession minimum au niveau de la capitale est de 52.857 DA/m2 alors que le prix maximum est de 363.636 DA/m2 selon les données fournies au sein du dernier numéro de la revue périodique « Bâtisseurs.dz » publiée par la CNL.
S’agissant d’autres régions du pays, le document estime le prix moyen de cession du m2 dans la wilaya d’Annaba à 143.804 DA et de 139.560 DA dans la wilaya d’Oran. Dans la wilaya de Constantine, ce prix est estimé à 98.183 DA/m2 alors que dans la wilaya d’Ouargla, il est évalué à 81.987 DA/m2. Pour ce qui est de la location, le prix minimum de location dans la capitale est de 222 DA/m2 alors que le prix maximum est évalué à 1.300 DA/m2.
De son côté le président de la Fédération nationale des agences Immobilières (FNAI). Noureddine Menasri, estime que la baisse brutale des coûts des maisons et appartements renvoie à la crise sanitaire qui a bousculé l’offre sur le marché, expliquant que les propriétaires de capitaux n’investissent plus dans l’immobilier pour épargner leurs fonds et que ceux-ci préfèrent plutôt avoir des comptes d’épargne en euro et en dollar.
Le président du FNAI écarte, toutefois, la possibilité d’un redressement des prix dans le moyen terme, argumentant que beaucoup d’acheteurs se ruent sur les marchés immobiliers en Turquie, en Espagne, en France et même en Grèce.
Pour Noureddine Menasri, seuls les locataires tirent profits de cette conjoncture puisque qu’ alors qu’elle équivalait à 90 millions de centimes, par mois, la valeur d’une maison de grand standing dégringole à 30 millions de centimes.
Le patron du FNAI considère que le niveau des prix des maisons baissera sans doute encore à la faveur du lancement de divers projets de logement par le gouvernement, signalant que l’accélération de la livraison, conclut-il, des projets AADL fera aussi quintupler le nombre d’annonces de location à prix bas.