Combien de friches transformées en zones commerciales polluent les différentes entrées de nos villes de l’Est, de l’Ouest, du Nord ou celles du Sud ? Combien de friches commerciales poussent comme des champignons dans les différentes zones d’activités économiques? Alors que les spéculations foncières demeurent pointées du doigt tant au niveau des zones d’activité qu’auxniveau des poches urbanisables nouvellement dégagées où d’autres projets végètent quand ce ne sont pas des investisseurs qui se font une guerre de tranchées pour stopper de nouvelles implantations.
Au bout du compte, plusieurs villes, pour ne pas dire toutes les villes de notre pays, se retrouvent coincées entre un immobilisme et une lente descente aux enfers de son immobilier industriel. Et les exemples ne manquent pas. «On a laissé faire n’importe quoi un partout dans le pays et ce durant de longues décennies », souffle MerouaniHacene, industriel de son état.
Un héritage lourd à porter, encombrant, voire une situation inextricable que ces friches commerciales qui ne cessent de s’étendre, à se demander si la maîtrise du foncier a existé un jour !. Les responsables se disent conscients du sujet et pourraient s’en emparer à travers une étude sur le développement économique de nos villes. Mais comme souvent il reste urgent d’attendre.
Attendre, que les responsables des communes adhèrent à la volonté d’assainir leurs fonciers dans le cadre d’une planification rigoureuse et claire, pour lancer un schéma de développement économique qui apporterait si ce n’est des réponses au moins des pistes, ou lancer dès maintenant un cabinet d’experts sur le dossier, à défaut de se fier aux organismes de l’état spécialisés.
Depuis des années, il n’y a eu aucune logique, si ce n’est celle de zones aux potentiels de développement limités, anarchiques. Déménager, transférer son activité économique d’un point à un autre avec toujours une enseigne d’appel. Autrement dit déshabiller Messaoud pour habiller Amar, ce sont désormais des zones commerciales touchées par une épidémie de désertification. Il n’empêche que le paysage urbain donne l’image de villes très affectées économiquement. Une image qui semble être le reflet réel d’une activité molle, au ralenti, quand elle n’est pas paralysée.
Le paysage urbain qui se dessine dans la plupart de nos wilayas du pays est «pollué» par d’innombrables friches commerciales, et ce depuis des années. Un mal récurrent qui est peut-être le reflet d’une absence de maîtrise du foncier et de respect des instruments d’urbanisme.
Souvent des P/APC et avec la complicité des responsables d’urbanisme et le silence suspect des hautes autorités au niveau des wilayas usurpent les PDAU et les POS au détriment de la cohérence urbanistique et des économies locales.
On le savait à travers l’ouverture du chantier de la signalétique urbaine, quelques sincères responsables locaux au niveau des grandes agglomérations du pays, affichent une volonté de changer les choses. Mais ils ont devant eux un travail pharaonique, ne serait-ce que rendre plus accueillantes, moins hideuses, les entrées de la ville, qui sont elles aussi polluées par d’innombrables panneaux publicitaires. À quand le jour du grand ménage ?